Pneus : un accord qui ne manque pas d’air

Le 20/02/2008 à 17:55  

Pneus : un accord qui ne manque pas d’air

Stocks pneumatiques usagés Dans le cadre d’un accord volontaire qui a été signé cet après midi sous l’égide du Ministère de l’Ecologie, du Développement et de l’Aménagement Durables et avec la participation de Madame Nathalie Kosciusko-Morizet, secrétaire d’Etat chargée de l’écologie, les stockages historiques de pneus usés vont faire l’objet d’une résorption progressive entre 2008 et 2016 au plus tard. Cet accord est l’aboutissement d’un travail effectif qui aura duré plusieurs années entre la Direction de la Prévention des Pollutions et des Risques du Ministère de l’Ecologie, les manufacturiers de pneumatiques, les distributeurs, les professionnels du déchet et la société civile représentée par Robin des Bois…

Nathalie Kosciusko-Morizet, secrétaire d’Etat, chargée de l’Ecologie a signé aujourd’hui (voir notre dépêche) avec les manufacturiers, les distributeurs de pneumatiques, les professionnels du déchet et avec le soutien des associations de protection de l’environnement, un accord interprofessionnel relatif à la résorption des stocks historiques de pneumatiques usagés en France.

Cet accord volontaire, qui prévoit l'évacuation d'un maximum de 80 000 tonnes de pneumatiques usagés sur une durée allant de 6 à 8 ans (soit environ 10 000 tonnes par an), représente un engagement financier compris entre 8 et 10 millions d’euros de la part des signataires. « Il va nous permettre d’en finir avec les montagnes de pneus disséminées sur le territoire et de parachever la mise en place de la filière de traitement. Il met en évidence la détermination de l’ensemble de la profession du pneumatique de s’inscrire dans une démarche de développement durable » a spécifié Nathalie Kosciusko-Morizet.

« Le périmètre exclusif de cet accord concerne les stockages de pneus désaffectés constitués avant l’impulsion réglementaire de décembre 2003 et la mise en œuvre de la filière de collecte et d’élimination des pneumatiques. Les stockages historiques n’ont plus de gestionnaire légal ou solvable, ni d’activité commerciale officielle. L’accord interprofessionnel concerne les stockages supérieurs à 25 tonnes », précise par ailleurs l’association écologique.

Outre leur impact évident sur le paysage en termes de pollution visuelle, ces stocks constituent également un enjeu sanitaire et environnemental d’intérêt général sur l’ensemble du territoire national (incendies accidentels ou volontaires, prolifération de reptiles, de moustiques potentiellement vecteurs de virus tels que le Chikungunya …). Les stockages de pneus sont en effet autant de gîtes larvaires pour les moustiques vecteurs de maladies épidémiques ou épizootiques. En cas d’incendie, ils génèrent à ciel ouvert des fumées toxiques. Pour les collectivités, ils sont aussi des points d’insalubrité et d’insécurité.

Les parties signataires s’engagent dans les 3 mois qui suivent la signature du document à créer une association dédiée qui veillera en concertation avec le Ministère de l’Ecologie à la régularité et à l’équité des opérations de résorption et à l’application des meilleurs techniques disponibles de recyclage ou de valorisation. L’Etat s’engage de son côté à contribuer à hauteur de 25% des fonds recueillis annuellement par l’association. Dans l’état actuel des engagements de chaque signataire et de l’Etat, un budget annuel de 850 000 € est d’ores et déjà garanti. Les collectivités locales concernées pourront être sollicitées par l’association pour participer financièrement et matériellement à chaque opération de résorption. La planification de ces opérations sera établie en fonction des enjeux sanitaires, environnementaux et de sécurité publique.

Historique et pionnier dans son genre, cette signature est prometteuse et éventuellement reproductible dans d’autres domaines exprimant la bonne volonté, la prise en compte de l’environnement et l’engagement financier d’un grand nombre d’acteurs de la filière amont et de la filière aval des pneumatiques.