
Cap sur le Golfe Juan, au large de Vallauris, entre Cannes et Juan les Pins. L'organisme d'Etat, Agence Française pour la Biodiversité et la Fondation Michelin y organisent une pêche très spéciale, consistant à remonter des fonds, les dizaines de milliers de pneus qui y ont été immergés dans les années 80...
A 500 mètres du rivage, une équipe de scaphandriers se relaie pour remonter à la surface, des milliers de pneus, immergés depuis des décennies, par 30 mètres de fond, à l’initiative des services de l’Etat et de la prud’homie de pêche locale. Situés entre la zone coralligène et les herbiers de posidonie, dans une aire marine où la pêche est interdite, ces récifs n’ont pas "accueilli d'espèces sédentaires comme les chapons", indique Denis Genovese, président du comité départemental des pêches. "Il y avait bien des mérous, des congres et des sars qui tournaient autour, mais aucune espèce ne s’est réellement habituée ici"."On espérait restaurer ici une vie aquatique mais ça n’a pas fonctionné. Il s’est avéré que ce récif de pneus n'était pas un milieu prolifique pour la biomasse", confirme Eric Duplay, adjoint au maire d’Antibes qui justifie l'opération par le fait que "les pneus peuvent se dégrader, se transformer en granulat et envahir les champs de posidonie".

Cette "première" a été lancée après des études menées en 2005 par l’Université de Nice qui ont montré que les pneus, même une trentaine d’années après leur immersion, ne sont pas des produits anodins, a indiqué Patrice Francour, professeur d’écologie au laboratoire Ecomers de l’Université de Nice Côte-d’Azur.
En 2015, une opération pilote avait permis de remonter 2 500 pneus sur les 25 000 qui avaient été immergés, et surtout de valider le principe d’une opération de nettoyage complet des lieux, situés dans une zone Natura 2000.


.jpg)