Pneus usagés : un cimetière a disparu


« Et j’espère ne plus avoir à le ressortir. Cela représente quand même douze années de procédure et de casse-tête », plaide-t-il.
En effet, depuis peu, il ne reste plus rien ou presque des 550 tonnes de pneus usagés qui jalonnaient le terrain de la Société de construction métallique (SCM) de Roye. Il n’aura fallu que six jours à la SARL Henry Gilles (basée à Toul en Lorraine) et spécialisée dans la récupération et le broyage des pneus, pour faire table rase d’une décennie d’inquiétude et de tractation en tout genre.

Un an plus tard, l’homme décède : l’association EcoSaône reprend l’activité de collecte dans le but de les recycler. Le temps passe et les pneus continuent de s’entasser.
« On avait senti le coup venir. À l’époque, j’ai contacté la préfecture pour savoir s’il ne fallait pas une autorisation pour stocker des pneus mais on m’a répondu qu’il n’y en avait pas encore assez pour ça. On ne pouvait rien faire », explique Jean Rota, héritier du dossier dès lors qu’il a été élu maire en1997.
Optimiste, une année passe et il pense toucher au but lorsqu’il obtient enfin une subvention afin d’éliminer ces pneus dans le four de la cimenterie de Champagnole.
Coup de malchance, l’entreprise chargée de les broyer avant le transport fait faillite : le projet capote.
Il faudra attendre 2006 et l’arrivée d’un nouveau responsable à la Drire pour relancer la machine : deux propriétaires de pneus sont retrouvés et 30,5 tonnes de pneus sont retirées de la masse. Une goutte d’eau dans l’océan me direz-vous. Mais c’est encourageant.

2008 : entrée en scène de l’association Recyvalor (créée pour évacuer et revaloriser les stocks dits « orphelins ») pour que les choses s’accélèrent.
Roye est le 7 ème site sur la liste.
« Le décret a été signé le mois dernier. L’entreprise retenue avait un mois, entre le 1 er et le 31 juillet pour venir récupérer les pneus », rapporte Jean Rota.

Le caoutchouc ainsi récupéré sera ensuite valorisé comme matière première pour la production de nouveaux pneus, dans les travaux publics, sous forme de mobilier urbain ou encore comme combustible. Doté d’un budget de 7 millions d’euros, Recyvalor est le fruit d’un accord interprofessionnel entre les principaux acteurs du secteur pneumatique visant à valoriser les 80 000 tonnes de pneus usagés recensés sur 61 sites en France sur une période de 6 à 8 ans.
Coût total de l’opération : 80 000 euros dont 5000 € de participation pour la commune.
Bon débarras !!!

