Pollueur-payeur : vers une taxe pour les poids lourds ?…



«La bataille s'annonce féroce dans les prochains mois, car certains pays sont par principe réfractaires à toute idée de tarification», prédit l'entourage du commissaire aux Transports Jacques Barrot. 
Sa philosophie consiste à pousser les entreprises de transport à investir dans des camions moins polluants, mais aussi à donner un coup de pouce à d'autres modes plus verts comme le rail ou les voies navigables sur les longues distances. Les trois-quarts des marchandises transitent actuellement par la route. 
 
Le projet mise sur la technologie des péages électroniques ou satellitaires, évitant les files très polluantes aux gares de péages. Bruxelles veut appliquer «le principe du pollueur payeur», étendu un jour à tous les modes de transport, souligne une copie du projet. 
 
Le nouveau projet législatif, qui vise exclusivement les camions de plus de 3,5 tonnes, autoriserait pour la première fois dans l'UE de telles redevances «environnementales», sans toutefois les rendre obligatoires. 
Lors de leur réunion en Slovénie, les ministres des Transports seront appelés à donner leur avis sur l'opportunité de faire aussi payer à terme les voitures particulières. 
Les routiers préviennent que le projet va saigner à blanc leur profession au profit des caisses des Etats. Le rail se montre lui plutôt satisfait, tandis que les transporteurs publics montrent du doigt les voitures pour l'instant épargnées. 
 
Sa révision pour une meilleure harmonisation européenne avait été arrachée il y a deux ans, après une bataille entre pays «périphériques» (comme la Belgique ou le Portugal) préoccupés par les coûts des péages, et pays de «passage» (comme la France ou l'Allemagne) désireux de financer leurs infrastructures mais aussi les coûts indirects du trafic infligés à la société. 
La Commission disposait de deux ans, soit jusqu'à juin 2008, pour proposer une méthode de calcul de ces coûts. 
Les formules retenues tiennent compte de nombreux paramètres: types de véhicules et de routes, kilomètres parcourus, polluants, densité de population, heures de circulation, etc. 
Un prélèvement pour compenser les nuisances sonores sera ainsi plus élevé la nuit dans une zone d'habitation, que le jour dans une région rurale.
	
	
