Pollution : Aprochim se veut irréprochable

Le 07/03/2012 à 16:54  

Pollution : Aprochim se veut irréprochable

Usine Aprochim On ne pourra pas dire qu’on manque d’informations : l’entreprise, comme la préfecture, communiquent en effet sur chacune des avancées dans ce douloureux dossier… Aux dernières nouvelles, qui datent d’hier, Aprochim a été convié à participer au point spécifique, abordé au Coderst[1], sur l'application du nouvel arrêté préfectoral proposé par la Préfecture. Des résultats et éléments concrets ont été rappelés à cette occasion, dont ceux ayant permis la levée de la mise en demeure effective depuis novembre dernier.

 Aprochim collecte et traite des déchets souillés par les PCB (Polychlorobiphényles). Ce sont des liquides Polluants Organiques Persistants (POPS), interdits à la vente depuis 1987. Grâce à ses techniques de décontamination, le PCB est isolé et détruit. Depuis sa création, l'entreprise a traité  175 000 tonnes de transformateurs, dont la vidange sauvage aurait inévitablement constitué une véritable catastrophe...

Lors de ce Coderst du 6 mars, les modalités d'application de l'arrêté préfectoral proposé par le Préfet ont fait l'objet de discussions sur leurs niveaux d'exigence et leur mise en oeuvre opérationnelle, compte tenu de la taille de l'entreprise et des investissements réalisés à ce jour (voir aussi notre dernière dépêche). Aprochim a d'ores et déjà répondu à certaines propositions légitimes de ce nouvel arrêté avec la mise en place de mesures, telles que :
la redondance des dispositifs de filtration sur la cheminée du site conformément aux engagements pris avec le Préfet de la Mayenne.
la traçabilité et la réduction de toutes les sources diffuses
l’installation de climatiseurs afin de rendre le travail plus confortable dans une ambiance confinée
la mise en oeuvre d’un plan de surveillance de l’environnement autour de l’usine
la prise en charge l’ensemble des analyses sur les milieux eau, air, sol, sédiments et végétaux.

L’arrêté proposé confirme des valeurs limites d’émission drastiques et prévoit une poursuite des mesures de surveillance. Néanmoins, certaines mesures (comme par exemple les analyses demandées dans les ateliers en dépression, les prélèvements en semi-continu à la cheminée doublé par des vérifications périodiques très couteuses et désormais peu légitimes, le titre 3 sur l’Interprétation de l’Etat des Milieux, ou encore la poursuite des analyses lichens), ont fait l'objet de débats argumentés quant à leur mise en oeuvre. Compte tenu du niveau d’activité de l'entreprise, ces exigences présentent inévitablement un enjeu économique et social contraignant pour l’avenir de l’entreprise sans améliorer la protection de l’environnement local.

Depuis janvier 2011, Aprochim a effectivement mis en place un plan de surveillance drastique en faveur de l’environnement. Ce programme requiert davantage de traçabilité et de suivi quant à l’impact sur l’environnement et implique de lourds investissements. Le travail et les efforts d’Aprochim ont été récompensés par la levée de la mise en demeure par la Préfecture de la Mayenne le 15 février dernier. Celle-ci découle de nombreuses dépenses réalisées, des mesures d’exploitation mises en oeuvre et de l’implication du personnel. Les émissions de PCB diffuses ont été divisées par 4 et les émissions canalisées par 5 voire 8 suivant les paramètres mesurés, et ce dans des conditions d’exploitation similaires à 2009. Les retombées sont inférieures au bruit de fond national.
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[1] CODERST – le conseil départemental de l’environnement et des risques sanitaires et technologiques. Le Coderst de Mayenne se tient 2 fois par an. Il rend un avis consultatif sur différents projets, juste avant la prise de décision par le Préfet.