
Le syndicat basque de gestion des déchets Bil Ta Garbi s'est félicité de l'accord favorable rendu à la fin du mois dernier par le commissaire-enquêteur Pierre Buis quant à son projet de pôle de valorisation par Traitement mécano-biologique- TMB- sur la commune Charrite-de-Bas (agglomération bayonnaise). Cette usine de traitement des déchets ménagers est présentée comme un projet nécessaire et urgent, car d'ici trois ans les déchets, qui sont actuellement envoyés en Gironde, devront être recyclés localement. Mais, les usines TMB font souvent polémique notamment auprès des habitants. Plus onéreuses, en général de 20%, que celles de compostage, elles ne rassurent pas toujours au niveau des débouchés et des nuisances . Dans le cas qui nous occupe, l'opposition est incarnée par le collectif de riverains ADECH- association pour la défense de l'environnement des citoyens habitants Bayonne nord qui annoncent une journée de manifestion le 10 juillet prochain sur le site d'implantation de l'usine.
En matière de valorisation des déchets organiques, la méthanisation est très populaire dans le nord de l'Europe (Allemagne, Danemark, Suède et Suisse) depuis de nombreuses années. En France, le procédé suivait un développement très mesuré et principalement axé sur le secteur des boues d'épuration urbaines et industrielles. Cependant, sous l'effet de la directive du 19 novembre 2008 sur les déchets et des incitations financières mises en place dans le cadre de la politique française de lutte contre l'effet de serre, la méthanisation suscite un fort gain d'intérêt. En effet, elle répond aux objectifs du Grenelle Environnement de valorisation de la part organique des déchets et de développement de la production de chaleur et d'électricité renouvelable.


Or, si le projet TMB date déjà de nombreuses années, il n'y a pas encore beaucoup de recul d'expériences régionales sur cette technologie. De plus, localement, de nombreux habitants y sont opposés. Ils ne veulent pas voir arriver, en pleine zone d'urbanisation, une usine générant mauvaises odeurs, nuisances sonores et une augmentation importante du trafic routier avec le passage de 200 camions-poubelles par jour. Et surtout, le collectif dénonce le montant d'investissement d'une telle usine, soit 94 millions d'euros. D'ailleurs, une manifestation est prévue dans quelques jours, le 10 juillet, sur le site de construction pour faire part de leur protestation.

