Pyrogazéification des déchets : une technique qui passe l’épreuve du feu

Le 08/07/2008 à 14:34  

Pyrogazéification : une technique qui passe l’épreuve du feu

Installation de pyrogazéification La pyrolyse dans l’agro alimentaire avance, se développe en vue de garder une longueur d’avance. La pyrogazéification vue par Finaxo Environnement consiste en un transfert ultra rapide de la chaleur au coeur de la matière en l’absence d’oxygène permettant de transformer thermiquement les matières organiques pour en tirer à la fois du gaz, source d’énergie utilisable, et des engrais riches en oligo-éléments...

Finaxo Environnement est active, notamment sur le marché de la valorisation énergétique de la biomasse. Spécialisée dans la conception et la fabrication d’équipement de traitements et de potabilisation de l’eau, elle est également propriétaire et développeur de la technologie de pyrogazéification rapide permettant le traitement et la valorisation énergétique des matières organiques.

Ainsi, l'entreprise annonce une avancée importante dans son ambitieux programme de développement de son procédé de pyrogazéification avec la labellisation officielle le 20 juin dernier du projet PYRA2NA (Pyrolyse en Agro-Alimentaire, Nouvelles Avancées) par le Pôle de Compétitivité Picardie Champagne Ardenne « IAR ».

Les partenaires du projet sont représentés par les centres techniques des filières industrielles des Corps Gras (ITERG), des professionnels de la Distillerie (UNGDA) et la filière viande (ADIV).

« Chacun de ces centres techniques s’est accordé le soutien d’un industriel (ou plusieurs) représentatif de leur profession possédant un ou deux sous-(co)produits compatibles avec le traitement thermochimique par pyrogazéification.

Les travaux pilotés par le CVG se feront en étroite collaboration avec Finaxo Environnement, qui est concepteur et détenteur de cette technologie et le Laboratoire d’Etudes et de Recherches sur le Matériau Bois (LERMAB) d’Epinal pour sa connaissance dans le domaine de la « valorisation énergétique de la biomasse » et plus précisément en caractérisation du combustible, en dégradation thermique du solide et en pyrogazéification. PYRA2NA devrait permettre une accélération du développement de la technologie Finaxo Environnement et de ses applications industrielles », explique Pascal Colignon, président de la société.

Compte tenu de la très forte implication du Centre de Valorisation des Glucides (CVG) et de ses équipes pour améliorer et développer ce procédé avec les projets « Pyrobio Energy + » depuis 2006 et PYRA2NA, Finaxo Environnement et le CVG se sont entendus pour que la suite du programme d’essais sur les différents sous-(co)produits se fasse sous l’égide du CVG, sous la responsabilité de Claude Jamrozik (Docteur en Procédés biotechnologiques et alimentaires de l’Institut Nationnal Polytechnique de Lorraine), et de des équipes.

Les équipes du CVG bénéficieront évidemment du concours de celles composant Finaxo Environnement et notamment de l’expertise de Jean-Claude Oppeneau, ancien Expert au Ministère de l’Environnement et ancien Directeur Adjoint de l’Ademe.

En complément du développement de sa technologie Pascal Colignon nous confirme d’ailleurs le renfort, depuis le 1er juillet 2008, de son pôle commercial avec le recrutement d’un Directeur Commercial spécialement dédié au Département Pyrogazéification : Edouard Fortier-Beaulieu, de formation Ingénieur en mécanique et des procédés (Ecole Breguet) travaille dans l’environnement et le traitement des déchets depuis 1974. Il a été l’un des premiers investigateurs des technologies de thermolyse après avoir contribué à la construction de fours d’incinération. Nul doute que son expérience du secteur et ses compétences techniques et industrielles seront un atout majeur pour la commercialisation d’unités industrielles utilisant la technologie Finaxo Environnement.

La machine et son créateur Colignon

Philippe Roux, Directeur et responsable du projet Pyrobio Energy + a confirmé de son côté, la volonté du groupe de poursuivre le programme de développement du procédé avec la construction prochaine d’une unité industrielle pilote pouvant traiter 225kg/h de matières organiques sur le site de la distillerie d’Origny Sainte Benoîte. Il a été décidé, suite aux tests concluants, un élargissement du champ d’application de la technologie de pyrogazéification, notamment dans le domaine des éco-carburants de synthèse.

Ce souhait d’appliquer la technologie de pyrogazéification aux carburants de seconde génération a ainsi conduit à une réflexion sur la technologie à utiliser pour optimiser la future unité industrielle pilote d’Origny (chauffage du four au gaz ou à l’électricité, alimentation des billes chauffantes par vis sans fin ou par la mise en place d’un four tournant avec godets…)

Les partenaires du projet Pyrobio Energy + (Finaxo Environnement, le CVG et TEREOS) mènent ces études importantes avec le concours de groupes d’ingénierie réputés. L’objectif est une livraison de l’unité industrielle pilote d’ici la fin 2008.

Il y a quelques jours, l’entreprise a signé un nouvel accord de collaboration avec la filière de production des vins de Champagne qui s’associe donc avec le Centre de Valorisation des Glucides (CVG) pour élargir le champ d’application de la technologie de pyrogazéification aux coproduits de la filière de production des vins de Champagne.

La production de vins de Champagne génère en effet divers coproduits, soit au stade de la viticulture (sarments, souches et charpentes), soit au stade de la fabrication du vin ou des distilleries : marc de raisin, notamment les marcs épuisés.
L’objectif de l’accord de collaboration, intitulé PYROVIT, est de valider la faisabilité technique et économique de l’élimination de ces déchets viticoles et vinicoles par la technologie de pyrogazéification rapide de Finaxo Environnement, ce qui permettrait, tout en éliminant proprement ces déchets, de produire de l’énergie à bas prix et un complément d’amendement d’origine naturelle.

Matière résultant du processus de pyrogazéificationLes travaux pilotés par le Centre de Valorisation des Glucides d’Amiens (CVG), Institut technique agroindustriel certifié Iso 9001, se feront en étroite collaboration avec Finaxo Environnement, concepteur et détenteur de la technologie innovante de pyrogazéification.

Sont également associés au projet PYROVIT sans pour autant être partenaires à ce stade :

Moët & Chandon : parmi les tous premiers partenaires à l’origine du projet figure le célèbre producteur d’Epernay, adhérent du CIVC, qui est très impliqué dans les opérations menées dans la filière du point de vue environnemental.

Distillerie Goyart : la société traite des coproduits de la filière pour produire des alcools et spiritueux. Elle génère elle aussi des coproduits comme les marcs de pressage épuisés. Ces produits, plus riches en eau que les produits lignocellulosiques (sarments, souches et autres assimilables en première approche à du bois), pourraient constituer, en mélange avec ces derniers, une option de valorisation par gazéification valable.

Saint-Gobain Emballage (usine d’Oiry dans la Marne) : la fabrication des bouteilles de Champagne représente à elle-seule 15% du Bilan Carbone® de la filière et cette entreprise rejette une fraction très importante de tous les rejets de CO2 de la Région Champagne-Ardenne. Si les résultats sont favorables, l’entreprise pourrait exploiter ce moyen respectueux de l’environnement pour produire tout ou partie de sa demande énergétique, tout en éliminant des déchets produits localement. FINAXO Environnement pourrait à terme, comme cela a été évoqué avec l’entreprise, exploiter une unité industrielle en régie sur le site d’Oiry.

Covair (Oise) : la société, spécialisée dans l’analyse des gaz et bénéficiant de nombreux agréments, y compris de type COFRAC pour certaines analyses, effectuera certaines opérations de mesure, en particulier en continu, et qui ne sont pas réalisables avec l’équipement KIMO utilisé pour les mesures en continu sur le pilote.

Le Laboratoire départemental d'analyses et de recherche de Laon : cet organisme est spécialisé dans l’analyse des produits végétaux, en particulier dans une optique de valeur fertilisante. Il sera sous-traitant au projet pour ce qui concerne l’analyse des résidus solides de pyrolyse, afin de mieux cerner leur potentiel en tant que composants d’amendements.