Quand Eva Joly « incendie » les PCB …

Le 26/01/2012 à 20:54  
Quand Eva Joly « incendie » les PCB …
Eva Joly La candidate des écologistes, Eva Joly, était hier en visite à Grez-en-Bouère, en Mayenne, pour rencontrer les riverains de l’usine Aprochim, victimes d’une contamination aux PCB. S’approcher d’Aprochim au beau milieu d’une campagne électorale dans le cadre de laquelle on est candidate n’est pas sans porter à conséquences…

 « L'Etat n'a pas joué son rôle de protecteur de la santé et de contrôleur des installations classées », à propos de cette usine, a estimé la candidate écologiste lors d'un point-presse organisé dans la ferme d'un couple d'éleveurs, touché par la pollution...
Une fois sur place, elle a déclaré : « M. Sarkozy dénonce les règlements administratifs « tatillons ». Et bien voilà ce qui peut arriver quand, comme il dit, on « relâche la pression » : un village empoisonné, des familles inquiètes pour la santé de leurs enfants, des salariés atteints dans leur chair, des éleveurs qui voient partir leurs troupeaux à l’abattoir… Moi, je ne veux pas jouer pas à la roulette russe avec la santé des Français ».
Sait-elle, madame Joly que des contaminations aux PCB, il y en a partout en France comme ailleurs en Europe et depuis des années ? C’est si vrai que dans de nombreux endroits de France, les pêcheurs professionnels en rivière sont tout simplement interdits de pêche… A commencer par le bassin rhodanien où pendant des années, des industries puissantes ont gravement pollué, sans contre façon…
On ne parlera pas des producteurs de transformateurs, lesquels sont eux aussi chargés en PCB… qui ont pu les commerecialiser pendant de longues années et de bien d’autres cas de figure, encore…
Mais l’heure est aux élections, alors… pourquoi ne pas s’approcher d’Aprochim pour lancer quelques paroles assassines ?

« Le combat des écologistes pour la sécurité industrielle, de l’usine Aprochim à celle d’AZF, c’est un combat pour protéger les salariés, les riverains, l’environnement. C’est un combat pour une industrie responsable qui devienne le leader des technologies propres. L’horizon pour l’industrie qui traite les PCB, ce doit être le « zéro rejet ».
PCBMadame Joly devrait peut-être, je dis bien peut-être, prôner et militer en faveur de l’interdiction des substances hautement toxiques. Ce serait plus simple, qui sait, et surtout moins ridicule que de taper sur une entreprise qui a en charge de traiter des déchets contaminés aux PCB, une entreprise assujettie à des règles strictes de fonctionnement, une entreprise qui n’a donc pas vocation à polluer, une entreprise soumise à des réglementations draconiennes, comme toutes les entreprises ICPE dédiées au traitement des déchets dangereux, d’ailleurs.
Que ferait-on de tous ces déchets, si des entreprises spécialisées n’existaient pas pour les traiter et les éliminer ? S’est-on seulement posé la question ???
On peut toujours mieux faire, c’est vrai.
On n’est jamais à l’abri d’un accident, encore vrai.
Faut-il pour autant jeter de tels propos à la vindicte populaire, alors que pour l’heure, des résultats d’expertises sont encore attendus ??? Sans compter que des travaux ont été effectués au fur et à mesure des obligations légales, en conformité, aussi, avec les exigences du préfet...
Sans doute Madame Joly devrait-elle visiter plus souvent de telles entreprises, spécialistes du traitement des déchets dangereux ou toxiques… Personnellement, je fais cela depuis plus de 20 ans : j’ai vu les législations se durcir, les métiers se professionnaliser, les entreprises s’investir pour perdurer et travailler dans les règles de l’art, dépolluer ici, traiter ailleurs. Bref : j’ai très souvent rencontré des dirigeants et des techniciens responsables, qui ne traitent pas ce qui leur est confié par dessus la jambe!

« A Grez-en-Bouère, nous devons aller au bout de l’identification des responsabilités. Parmi les dirigeants de l’usine bien sûr, mais aussi dans la chaine de contrôle. Comment a-t-on pu laisser contaminer un village entier, alors même que ses habitants sont mobilisés depuis 22 ans ? Cette contamination n’est pas accidentelle, elle est le fruit d’un système qu’il faut démonter pièce par pièce ».
Pour l’heure, personne ne s’est défilé, du moins pour ce que nous en savons… Or, nous suivons, nous aussi cette affaire… Des expertises ont eu lieu, des analyses sont en cours… Un peu de bienséance serait de mise...
Etant entendu que... quitte à taper fort, sans doute faudrait-il s'attaquer ferme aux sites clandestins qui "travaillent" le déchet pour en extraire ce qui a de la valeur (des métaux le plus souvent), sans "filet" (précaution) et en toute impunité : ce serait de bien meilleur aloi...