Qui trouve un œuf… peut s’en mettre plein les poches

Le 01/04/2014 à 21:18  

Récup' : qui trouve un œuf… peut s’en mettre plein les poches

Oeuf de Fabergé En se baladant sur un marché aux puces de sa région du Midwest, un recycleur américain a fait, il y a quelque temps, l’acquisition « d’un bidule » en or, d’assez belle taille, orné de quelques pierres. Il lui faut, pour l’acquérir débourser 14 000 $, mais il est certain qu’il pourra faire une bonne affaire en revendant l’or « à la casse »...

Pas si sûr, au moins dans un premier temps ! Un peu présomptueux, notre recycleur. En fait, il s’est bien fait avoir… Il a largement surestimé la valeur de l’or contenu et celle des quelques pierres ainsi que de la montre qu’il a découverte cachée à l’intérieur et signée Vacheron Constantin.

Quand il le propose à un fondeur de métaux précieux, celui-ci lui propose en tout et pour tout…500 $. Dépité, il ne fait pas « l’affaire », garde l’œuf et rentre chez lui. Après avoir ressassé quelque temps cette histoire, qui l’empêche de dormir, c’est au beau milieu d’une nuit qu’il se décide à aller fouiller sur Internet, sans savoir au juste ce qu’il doit chercher. Il passe un moment sur les tendances du marché de l’or, sans pouvoir tirer la moindre conclusion sur l’avenir prochain du métal précieux. Alors, sans y réfléchir vraiment, il tape "œuf, or et Vacheron Constantin". Il tombe alors sur un article, publié en 2011 dans le quotidien britannique Daily Telegraph, qui raconte l’histoire d’un « œuf manquant ».

Pas dans un nid de poule, bien sûr. L’œuf manquant, c’est le 3ème Œuf Impérial de Pâques, réalisé par le fameux joaillier Karl Fabergé pour la famille impériale de Russie qui est estimé à une vingtaine de millions de livres soit, au cours de ce jour, aux environs de 33 000 000 $. C’est le Tsar Alexandre III qui avait commandé à Fabergé la réalisation de ces « œufs surprise » à raison de « un par an » jusqu’à ce que son fils, Nicolas II, multiplie la commande par deux. Il était un bon fils, il était un bon époux, l’un était destiné à sa mère, l’autre à son épouse. L’article en question raconte l’histoire de cet œuf disparu, repéré par un expert de Fabergé dans le catalogue d’une vente aux enchères qui s’était tenue en mars 1964 à New-York qui avait été adjugé et n’avait depuis, « plus jamais donné signe de vie ».

Notre recycleur n’en croit pas ses yeux! Il relit 50 fois la description de l’objet disparu : l’œuf qu’il a entre les mains y répond parfaitement. Comme le savetier de la Fontaine, il en perd le sommeil et la faim. Et n’y tenant plus, il saute dans un avion et atterrit à Londres, pour se rendre, sans rendez-vous, chez l’expert. L’allure de l’homme portant jeans et baskets dénote un peu dans ce cabinet feutré fréquenté par les grandes fortunes de ce monde. L’expert le reçoit et se retrouve face à un grand gaillard tremblant, incapable d’articuler un mot, qui se contente de lui tendre un album de photos. Et c’est au tour de l’expert de rester bouche bée, il a bien sous les yeux le 3ème Œuf Impérial de Pâques, le « Saint Graal de l’Art et des Antiquités ». Depuis, la vente a été faite. On ne connaît ni le montant de la transaction, ni le nom du vendeur qui a choisi de rester anonyme. Mais on sait que l’œuf sera exposé au public, pour la deuxième fois de sa turbulente existence dans le quartier de Mayfair, à Londres à partir du 14 avril prochain...