Réagrément : Eco-emballages annonce miser sur l'innovation

Le 09/05/2017 à 21:12  

Réagrément : Eco-emballages annonce miser sur l'innovation

déchets d'emballages dans un trommel 6ème agrément (officialisé par l'arrêté ministériel publié au JO du 6 mai 2017) pour l'éco-organisme historique attaché à la gestion de la filière des déchets d'emballages ménagers. Sur la période qui s'ouvre bientôt, 2018-2022, Eco-emballages, qui poursuit par ailleurs un projet de fusion avec Ecofolio, mise sur un programme orienté autour de deux axes que sont la performance et l’innovation, lequel devra répondre « aux besoins des entreprises et des consommateurs, afin de réduire l’impact environnemental des emballages, mais également améliorer l’efficacité du tri et du recyclage en France »...
 Depuis 1992, année qui a vu la naissance de Eco-emballages (puis peu de temps plus tard, celle d'Adelphe), avec à la clé la mise en œuvre de la REP à la française pour ce qui concerne la gestion des déchets d'emballages ménagers, les entreprises assujetties au paiement de l'éco-taxe (ou Point Vert), ont investi près de 9 milliards d’euros, ce qui permet à l'éco-organisme d'établir un petit bilan certifiant que :
Le taux de recyclage est passé de 18% à 68%
Le tri est devenu le deuxième geste citoyen après le vote
Aujourd’hui 15 millions de Français peuvent trier tous leurs emballages et tous les Français le pourront à l’horizon 2022
La filière emballages compte 28 000 emplois
 Entre 2007 et 2012, plus de 106 000 tonnes d’emballages ont été évitées grâce à l’éco-conception

Sauf que la collecte plafonne depuis quelque temps, à un peu plus de 3 millions de tonnes de déchets d'emballages récupérés, d'où le plan de relance initié par Eco-emballages, l'extension des consignes de tri, un nouveau barême qui ne fait pas que des heureux au sein des collectivités locales (loin s'en faut), l'ensemble étant à mettre en relation étroite avec les objectifs établis par la réglementation : un taux de recyclage effectif de 75%.
D'où la nécessité d'entrer dans une nouvelle ère de tri et de recyclage, et de se donner les moyens de sa politique, cela va de soi. « Notre projet vise à ancrer la consommation durable, l’éco-conception et le recyclage dans les habitudes des entreprises et des consommateurs. Pour cela, nous allons renforcer l’efficacité du dispositif et créer les conditions d’une véritable économie circulaire. Chez EcoEmballages, nous avons l’expertise et les relais pour investir efficacement dans les territoires, pour accompagner les entreprises dans l’éco-conception des emballages, et pour mobiliser les consommateurs au quotidien », a indiqué Jean Hornain, Directeur Général d’Eco-Emballages, pour commenter la décision de réagréer la structure qu'il dirige, insistant sur la volonté de miser fortement sur la performance économique et environnementale, tout en renforçant la coopération entre les acteurs de la filière.

Et d'annoncer un projet, en trois axes :
 Pour ce qui concerne, les entreprises, on promet des services personnalisés et une aide renforcée à l’éco-conception. Dans cette logique, l'éco-organisme vient « d’achever une profonde réorganisation de sa Direction Clients ( voir notre rédactionnel) et le développement de nouveaux services permettant aux entreprises d’exercer leur responsabilité de manière simple, efficace et fiable » en mettant à leur service « des outils dématérialisés pour simplifier les démarches administratives, des tableaux de bords personnalisés pour optimiser leur contribution, un accompagnement renforcé à l’éco-conception pour améliorer la réduction à la source et la recyclabilité des emballages mis sur le marché, et des outils pour informer leurs consommateurs ».
Taclées d'importance, du fait de la mise sur le marché de nouveaux matériaux dont les recycleurs ne savent que faire, la vraie nouveauté consiste en la mise en place d'une veille sur l’évolution des emballages et l’anticipation de leurs impacts sur toute la chaîne du recyclage, considérée comme une priorité du prochain quinquennat (agrément) : préserver l’innovation tout en développant le recyclage, en particulier dans le domaine des plastiques. 

 Les collectivités comme les industriels du tri, ne sont pas oubliés : la politique promise passera par un accompagnement prévu afin d'investir dans la modernisation du dispositif. L'accent sera mis sur le recyclage des plastiques, mais aussi sur le tri dans les grandes villes, les statistiques montrant souvent qu'en milieu urbain, on n'est pas ultra performant. L'accompagnement d'Eco-Emballages se voudra « technique et financier » auprès des collectivités « pour moderniser les centres de tri dans le cadre de l’extension des consignes de tri à tous les emballages en plastique », tandis que les investissements en collecte « porteront sur l’ensemble des matériaux et prioritairement pour améliorer la performance dans 45 agglomérations de plus de 200 000 habitants ». On favorisera aussi « les échanges de bonnes pratiques avec les collectivités » afin d'optimiser leurs performances techniques et économiques, avec un accent tout particulier à destination de l’Outre-mer, tenant compte de la spécificité de ces territoires.

 Le troisième volet concerne le citoyens-habitants-consommateurs qui auront à leur disposition de nouveaux outils digitaux, et à qui l'on proposera des programmes de communication mieux ciblés et adaptés aux nouveaux modes de consommation, visant l'harmonisation des consignes de tri via les collectivités.

Cet ensemble se déclinant avec en fond d'écran, le projet de fusion entre Ecofolio et Eco-emballages, qui a reçu un avis favorable (voir notre rédactionnel) sur lequel les deux structures continuent de plancher.