Recyclables ménagers secs : une gestion disparate

Le 19/01/2012 à 15:37  

Recyclables ménagers secs : une gestion disparate
poubelles Un premier référentiel national des coûts de gestion du flux des recyclables secs des ordures ménagères (RSOM) a été élaboré par l’Ademe en septembre 2009 et un second est sorti au printemps 2011. Ces études mettent en évidence des facteurs explicatifs de coûts tels que le type d’habitat, les quantités collectées, le niveau de service... Elles fournissent également des coûts observés par flux de déchets et étapes techniques de gestion...

 L’Agence a souhaité approfondir l’analyse sur les coûts de gestion des RSOM (journaux, papiers, carton, magazines, verre, aluminium, plastique) en étudiant plus particulièrement l’impact de l’organisation des collectes sélectives et en analysant de manière plus précise les facteurs explicatifs. Cette analyse repose sur des coûts observés.

 Les différences entre les collectivités sont importantes, tant en termes de performance de collecte que de coûts de gestion des RSOM hors verre. Les coûts complets et les quantités collectées les plus élevés correspondent aux collectes en porte-à-porte (PAP) ; les coûts complets les plus bas sont quant à eux relatifs aux collectes en apport volontaire (AV), mais avec des performances moindres. Les coûts varient également en fonction du schéma de collecte, le flux "multimatériaux" (collecte en mélange des emballages et des papiers) présentant des coûts de gestion plus élevés que les schémas "corps creux / corps plats" et "papiers / emballages". Cet écart est notamment lié au fait que le schéma "multimatériaux" est le seul où le mode AV, qui est moins cher, n’est pratiquement pas représenté. Il est à noter que les performances les plus élevées ne sont pas rattachées à un schéma de collecte unique.

 Pour les collectes en biflux, les coûts complets sont comparables entre les flux corps creux et les flux emballages seuls d’une part et les flux corps plats et les flux papiers seuls d’autre part. On observe en revanche une différence très significative entre ces 2 familles de flux (rapport de 1 à 4 environ). Le plus souvent, une même organisation de collecte (schéma + mode) présente des coûts comparables d’un milieu à l’autre et des performances également proches sauf en milieux urbain et urbain dense où elles sont inférieures. Ainsi, en considérant le paramètre économique, et sans prendre en compte la nécessaire adaptation des organisations de collecte au milieu, ce n’est pas tant la typologie d’habitat qui joue sur le coût complet des RSOM hors verre (exprimés à la tonne collectée) que la combinaison schéma / mode de collecte. Pour la majorité des organisations, les coûts à la tonne ont tendance à diminuer en fonction des performances.

 L'un des objectifs de l’étude était également de rapprocher les coûts aidés (coûts de gestion globale des ordures ménagère à la charge des collectivités, après déduction des recettes industrielles, subventions et autres soutiens) de gestion des ordures ménagères résiduelles (OMR) et des RSOM hors verre. Comme cela avait été identifié dans le 1er référentiel national, il n’y a pas de différence significative des coûts aidés HT (à la tonne collectée) entre ces 2 flux. A noter : une dispersion des coûts beaucoup plus importante pour les RSOM hors verre. En milieu urbain et urbain dense, les coûts des RSOM hors verre sont presque systématiquement supérieurs aux coûts des OMR (les collectivités situées dans ces milieux ont privilégié les collectes "multimatériaux" au PAP qui sont d’autant plus coûteuses à la tonne collectée que les gisements sont faibles. Dans les milieux mixte et rural, il y a sensiblement autant de collectivités pour lesquelles le coût des RSOM hors verre est inférieur à celui des OMR que l’inverse.

 Quels coûts pour le verre ?... Les collectes en AV présentent les coûts de gestion les moins élevés, la différence se faisant surtout au niveau des charges de collecte. Les coûts de gestion du verre sont ainsi plus élevés en milieu urbain dense en raison des quantités collectées basses, malgré un effort de service accru.

 En rapport avec le sujet, nous vous renvoyons à la lecture de notre article : Recyclables ménagers secs : focus sur les centres de tri.