Recyclage : 4 opérateurs vont souquer ferme

Ils sont au nombre de 4 à avoir été officiellement sélectionnés pour recycler les déchets provenant de la filière nautique bretonne : Romi Recyclage, Veolia, Arc Environnement à La Rochelle et Veron Ecoservices à Saint-Malo. Autant de prestataires capables aujourd'hui, de traiter les embarcations hors d'usage pour quelques centaines d'euros... seulement!


Pas évident pour autant... Malgré des volumes impressionnants au premier abord, la quantité de bateaux en fin de vie ne suffit pas à faire émerger une filière spécifique qui tienne la mer sans prendre l'eau.
Chaque année, 20.000 embarcations sont mises au rebut.
Selon les estimations retenues par la filière nautique, le gisement s'élevait à 5.000 tonnes de déchets en 2005, 10.000 tonnes en 2010 puis 20.000 tonnes à l'horizon 2025.
Le parc plaisancier français compte 700.000 immatriculations, dont seulement 450.000 naviguent.
« La carrière d'un bateau est très longue, souvent près de trente ans. Il y a toujours un bricoleur qui a envie de racheter un bateau pour quelques centaines d'euros et de le retaper », expliquait récemment Éric Leclerc, ingénieur chargé de mission par la FIN. Rien ne s'oppose à la longévité des embarcations puisque le système des contrôles techniques, mis en place dans l'automobile par exemple, n'existe pas encore dans la navigation de plaisance.


Pour l'heure, c'est vrai, il s'agit d'une goutte d'eau dans un océan. Mais Éric Leclerc escompte bien séduire par cette filière de déconstruction, d'autres secteurs, comme les navires miliaires, de commerce ou de pêche.
Sans attendre une telle ouverture, les industriels de la filière nautique ont coordonné leurs efforts depuis plusieurs années pour intégrer l'éco-conception dès la fabrication du bateau. Toujours dans un souci de préservation du milieu marin, les nouveautés sont désormais équipées de cuves de rétention d'eaux noires (eaux des sanitaires), qui peuvent être purgées dans les installations prévues à cet effet dans les ports ou loin des côtes. De quoi réconcilier les marins et les badauds qui pourront ainsi admirer les embarcations dans des ports de plus en plus propres.
