Recyclage automobile : la pièce recyclée prend de la valeur

Le 31/05/2016 à 23:40  

Recyclage automobile : la pièce recyclée prend de la valeur

Pièce détachées A compter du 1er janvier 2017, les garagistes devront proposer des pièces de rechange d’occasion, qui devront avoir été démontées dans des centres agréés : cette disposition, intégrée dans un décret signé par la ministre de l’Environnement publié au Journal officiel de ce jour, est prévue par la Loi sur la transition énergétique d’août 2015.

Effet d’annonce ou fait du hasard ? Toujours est-il que le texte fait le bonheur des spécialistes du recyclage automobile au beau milieu de la Semaine européenne du Développement Durable (30 mai au 5 juin 2016): les automobilistes pourront bientôt privilégier les pièces de réemploi (il s'agit d'une possibilité et non d'une obligation). Le décret d'application signé hier et publié aujourd’hui, 31 mai (voir le texte), afin de doper l’utilisation des pièces recyclées via la déconstruction et le recyclage automobile, par les spécialistes de la réparation et de l’entretien des voitures, officialise le travail de qualité effectué par les professionnels agrées. Le texte entrera en vigueur le 1er janvier prochain, afin de permettre aux structures concernées de se préparer à prendre un virage sans précédent.

Pour le ministère, il s’agit d’économiser des ressources, de l'énergie et de la matière première en réemployant des équipements devenus sans usage sur un véhicule donné, mais encore fonctionnels : pas question de proposer des pièces à moitié HS, ou de contrefaçon ; c’est d’ailleurs la raison pour laquelle les composants autorisés à la revente devront avoir été démontés dans l'un des 1700 centres de traitement des véhicules hors d'usage agréés par le Ministère, selon une procédure qui exige un contrôle de leur état et de leurs qualités. De manière à bien encadrer les choses, le décret liste les pièces concernées, à savoir les pièces de carrosserie amovibles, les vitrages non collés, les pièces optiques et certaines pièces mécaniques ou électroniques, comme les moteurs, boites de vitesse ou organes de transmission.

Cette nouvelle reçoit incontestablement l’agrément des constructeurs et autres équipementiers largement favorables à l’essor des pièces d’occasion, d’autant qu’ils sont assujettis à une directive européenne (2000/53/CE du 18 septembre 2000) qui les contraint de concevoir leurs véhicules de manière à en faciliter la déconstruction et donc la récupération des pièces encore en état de fonctionner, et plus globalement de façon à séparer le plus aisément possible, les matériaux contenus dans le VHU et en faciliter leur recyclage. C’est ainsi que depuis 2015, 95 % au moins de la masse d'un véhicule doit être recyclée.

Les professionnels de la déconstruction étant dynamiques, ils n’ont évidemment pas attendu la loi sur la transition énergétique pour exercer leur métier et proposer des pièces de rechange d’occasion (www.cnpa.fr/ -voir  Décret PEC : le CNPA fait entendre sa voix); pour certains, il y a belle lurette qu’ils en ont fait une sorte de cheval de bataille (www.careco.fr/ -voir Careco : carrément "auto"- , www.indra.fr/ -voir VHU : Indra a pris la route des 95%- ou encore www.allocasseauto.com/ ; voir Allo!? Casse Auto? ou encore Fabrice Henriot met le turbo) en communiquant largement sur l’intérêt des automobilistes à opter pour ces pièces garanties et bien meilleur marché que les pièces neuves. « Nous nous réjouissons de l’application de ce décret qui va fortement limiter la surconsommation de pièces détachées, prolonger leur durée de vie et ainsi réduire les émissions de CO2. Chaque année ce sont plus de 150 000 véhicules hors d’usages qui transitent dans nos centres de recyclage automobile. Nous disposons aujourd’hui d’un réseau de 80 centres agréés, d’ores et déjà prêts à répondre à cette future demande. Nos points de ventes, partout en France, ouverts au public comme aux professionnels, disposent de 30 millions de pièces de réemploi tracées et garanties », a immédiatement  déclaré Didier Richaud, Président de Careco.