Recyclage : ça « décape », chez GDE...

Le recycleur de ferrailles et métaux Guy Dauphin Environnement a injecté 500 000 euros afin d'équiper son site de Limay dans les Yvelines, d'une unité de traitement et de décontamination des produits métalliques par décapage à très haute pression. Cette nouvelle installation, inaugurée à la mi octobre, est présentée comme une première en IIe de France qui ne manque pas d'intérêt ... puisqu'elle permettra chaque année à plusieurs milliers de tonnes de déchets contaminés, préalablement enfouis, de bénéficier d'une seconde vie. Tout laisse à penser que la réduction de mise en décharge, prévue d’ici à 2025, couplée à la hausse sensible de la TGAP, elle aussi programmée, produit déjà ses effets...
La valorisation des ferrailles et des métaux non ferreux représente plus de 80% de l’activité de GDE, une entreprise créé par Guy Dauphin en 1965, qui intégrera le groupe néerlandais Ecore en 1993. Le broyage des ferrailles légères, les chutes de productions industrielles et les VHU (Véhicules Hors d’Usage) sont les composantes majeures de l'activité de l'entreprise. Ainsi, près de 3 millions de tonnes de métaux ferreux ont été recyclés et valorisés en 2017. La même année, le groupe a recyclé de 312 000 véhicules hors d’usage, soit 1/5 du gisement national.

Spécialisé dans la récupération et le traitement des métaux, multimodal (directement connecté aux voies d’eau, il est équipé de grues de chargement, et d'une flotte de deux pousseurs et de quatre barges), il intègre un broyeur de 6000 cv acheté en 2011 (en France et en Europe, GDE dispose d’un large réseau de 75 sites de production et de collecte. Parmi ceux ci, 6 sont équipés d’un broyeur : Rocquancourt (14), Salaise-sur-Sanne (38), Montoir-de-Bretagne (44), Aubange (Belgique), Strasbourg (67), et Limay dans les Yvelines).
Géographiquement proches de l'aciérie ALPA offrant un débouché à proximité pour les métaux ferreux à l’issue de leur traitement (Sarp industrie, filiale de Véolia, non loin, présente quant à elle un débouché pour le traitement et la valorisation des déchets spéciaux), les installations de Limay, qui emploient 40 personnes, traitent chaque année 200 000 tonnes de déchets métalliques, qui proviennent de la région parisienne et de la Normandie. Référencé par la Société du Grand Paris, GDE est désormais un partenaire privilégié du secteur de la déconstruction.
Cette année, le groupe a investi 500 000 euros dans l'installation d'une unité de traitement et de décontamination des produits métalliques, une bagatelle, au regard de l'investissement global qui s'établir à plus de 24 millions d’euros sur Limay depuis 2008. Sauf que le jeu en vaut la chandelle, et pour cause.

Il en ressort des matières premières recyclées qui sont commercialisables auprès d'aciéries ou de fonderies, tandis que les déchets ultimes, à savoir les résidus du décapage, sont conditionnés et dirigés vers les filières de traitement agréées. On retiendra que le traitement final reste au choix du producteur initial, qui est responsable des déchets qu'il produit, mais aussi qu'il sera fonction de la nature des résidus ; parmi les possibilités, celle de la vitrification avant stockage en centre d’enfouissement de classe 1. En tout état de cause, les fournisseurs de ces déchets souillés acquitteront évidemment des sommes moindres au titre de l'enfouissement puisque les matériaux traités de cette sorte, sont valorisés à plus de 99 %.

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La salle de traitement des pièces métalliques est entièrement confinée sous atmosphère contrôlée, afin d’éviter tout rejet ou risque de pollution accidentelle; la mise en dépression totale de l’installation empêche en effet, toute sortie de particules de l’enceinte de l’unité. Un volume annuel total de 500m3 d’eau est utilisé par le processus de décapage, pusique cette eau est réutilisée à 80%.
Grâce à cette unité qui complète les équipements du site, GDE élargit son offre au marché du traitement et de la décontamination des produits métalliques, qui connaît, comme on le sait, un fort développement du fait du renforcement des exigences réglementaires et de la volonté de limiter le recours à l’enfouissement (avec à la clé une hausse sensible de la TGAP), ce que confirme bien volontiers Xavier Rouchaud, Directeur de région Île-de-France en nous précisant que « cette ligne de traitement répond à la demande de nos clients, qui cherchent aujourd’hui à mieux valoriser leurs déchets métalliques, dans le cadre d’une réglementation environnementale toujours plus exigeante. »
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