Recyclage de pneus : Entyrecycle revient

Le 07/03/2016 à 12:15  

Recyclage de pneus : Entyrecycle revient

Recyclage des pneus  Disposant d'un site et d'un dossier validé par les autorités locales, se donnant pour objectif de fournir une nouvelle matière première, "équivalente au plastique", produite à partir de pneus usagés, disposant pour ce faire de brevets, Entyrecycle revient sur le devant de la scène quand cela fait plusieurs années aujourd'hui, que l'on attend la concrétisation d'un projet annoncé en 2010...
 Le projet est né courant 2010. Porté par deux frères britanniques, les Higginson et un ami, adossé à des fonds californiens, il avait d'entrée de jeu, l'avantage de disposer de la propriété intellectuelle de brevets prometteurs, mis œuvre dans le cadre d'une première mondiale, permettant l’extraction des matières premières originelles pour les recycler, en vue d’une valorisation optimale, vers des produits à forte valeur ajoutée, tels que plastiques noirs destinés à l'automobile, membranes dédiées à l'étanchéité, fabrication de produits destinés aux marchés du béton, des revêtements de la route, de revêtements de sols ou encore aires de jeux mais « beaucoup d'autres applications encore », selon le dirigeant britannique, Alan Higginson, qui explicite son propos en confirmant un potentiel énorme, du fait d'un gisement annuel de 800 millions de pneus, en Europe et aux USA, tandis que les débouchés sont escomptés en Europe et en Asie, via les producteurs de pneumatiques mais aussi les industriels de la plasturgie. Peu loquace, lorsqu'il s'agit de décrire le process, on apprend « qu'il ne nécessitera aucun traitement chimique, que tout sera mécanique ».

A l'époque, il avait d'abord été question de la Normandie, pour accueillir le futur site. Puis, on s'est orienté au Nord : subventions liées à l'aménagement du territoire, aides de la région et de l’Europe, avec en prime, l’appui direct d’Arc International et à la clé, la récupération de bâtiments ayant abrité les activités du célèbre verrier...

Avec un dossier quasi identique à celui présenté par les élus de la communauté de communes de Flandre intérieure (CCFI) en 2010, près de 6 ans plus tard... sans que l'on sache précisément ce qui a coincé au cours de ces années, revoilà Entyrecycle, qui confirme la volonté de développer son activité à Blaringhem, à mi-chemin entre Saint-Omer et Hazebrouck, avec un investissement de 26 millions d'euros (sur trois ans, dont 10 millions pour l’acquisition des terrains et des bâtiments) et à terme, la création de 250 emplois dans les trois années qui viennent, dont 52 en 2016 (ces emplois seraient ouverts aux salariés d'Arc International, dont la qualité est reconnue par l'investisseur). Au programme, une usine et un centre de R&D (qui travaillera notamment sur la réutilisation de l'acier et du textile), avec un chiffre d'affaires escompté de plus de 32 millions d'euros dans les 3 ans à compter du lancement effectif. Dans un premier temps, c'est à dire au cours du deuxième trimestre 2016, les premiers bâtiments seront rénovés et le laboratoire de recherche sera installé.

Selon Jean-Pierre Bataille, président de la communauté de communes de Flandre intérieure (CCFI), et Pascal Codron, son vice-président en charge du développement économique, l'activité industrielle à proprement parler devrait démarrer à la fin de cette année, sur un site d'un peu plus de 16 hectares (les élus du conseil communautaire de Flandre intérieure ont désigné la société Entyrecycle comme tiers acquéreur de cette emprise le 29 février dernier), disposant d’un accès fluvial (canal de Neufossé) et de voies ferroviaires ; la route ne serait donc qu'accessoire.
Et le vice président de préciser (avant d'éventuelles levées de boucliers), que l'industriel ne réceptionnera que des pneus broyés sur le site, et non pas des pneus entiers...

L'ancien site du verrier cristallier Arc International, d'une superficie globale de 43 hectares, a en effet été racheté par l'outil à la fois financier et foncier afin de recycler les friches industrielles et urbaines, que constitue l'établissement public foncier (EPF) du Nord-Pas-de-Calais créé en 1990 (à la demande de l’Etat, via le Comité interministériel de restructuration industrielle (Ciri), et de la Région Nord-Pas-de-Calais), ceci en vue d'une réexploitation par des entreprises choisissant de s'installer dans le Nord-Pas-de-Calais, tandis que c'était une condition sine qua non pour que le célèbre fabricant d'objets destinés à l'art de la table, soit repris par le fonds PHP.
On ne sait ce qui a justifié le laps de temps écoulé entre 2010 et aujourd'hui ; cela dit, les partie prenantes ont indiqué que « pratiquement abouti, le projet ne sera officialisé qu'en juin après avoir réglé quelques détails techniques avec la DREAL»... Nul doute en tout cas que l'arrivée de ce nouvel investisseur est vécue comme une nouvelle dynamique au bassin de l'emploi local, qui a souvent et durement été mis à mal au fil de ces dernières années.