Recyclage : décès de Yves Roche, ancien dirigeant de Recylex

Le 02/09/2019 à 14:45  

Recyclage : décès de Yves Roche, ancien dirigeant de Recylex

Yves Roche, ancien PDG de Metaleurop devenue Recylex Agé de seulement 50 ans, Yves Roche est décédé ce 27 août, des suites d'un cancer qui l'a emporté en quelques mois. Il a géré la triste fin d'un fleuron de l'industrie française, Metaleurop, les suites de la liquidation de Metaleurop Nord, redressé la situation, sauvé ce qui pouvait l'être, en occupant pendant 13 ans le poste de commandement de l'entreprise renommée, en 2007, Recylex...

 C'est avec énormément d'émotion et beaucoup de tristesse que nous apprenons le décès de Yves Roche, survenu ce mardi 27 août, des suites d'un cancer fulgurant.

 Alors qu'il préparait son DESS banque finance négoce international des matières premières auprès du professeur Yannick Marquet à l'université de Bordeaux, il s'était initié au marché des métaux et au recyclage, dans le cadre d'un stage effectué au sein du groupe Metaleurop, qu'il a intégré en 1995, en qualité de trader au sein du service gestion des risques des matières premières.

 En 2003, cet acteur majeur du recyclage des batteries à l'échelle européenne est frappé de plein fouet par la crise sévère qui sévit sur le marché des métaux avec notamment la baisse qui est allée de pair, des cours du plomb et du zinc. Cette année, là, on assistait au début d'un feuilleton judiciaire, suite à la déclaration de cessation de paiement au cours de l'été 2003 de Metaleurop SA (les banques réclamaient le remboursement d'environ 125 millions d'euros) avec poursuite de l'activité jusqu'en 2004, mais avec aussi la liquidation de Metaleurop Nord (Noyelles-Godault, dans le Pas-de-Calais), qui occupait 830 salariés.

 Alors trésorier du groupe, Yves Roche en devient le directeur financier. Lorsque la Cour de cassation casse la décision de liquidation judiciaire de Metaleurop SA, Yves Roche qui croit au devenir de cette très belle entreprise, malgré cette période on ne peut plus chaotique, soutenu par des collaborateurs hyper motivés, présente à l'administrateur judiciaire un plan de continuation de l'entreprise à dix ans, en anticipant la reprise du marché des métaux et en faisant fondre les effectifs du siège social. En janvier 2005, seul candidat pour reprendre la direction vacante, Yves Roche prend les commandes du navire qui est remis à flot et qui retrouve progressivement une vitesse de croisière rassurante : dès janvier 2006, l'entreprise redevenue bénéficiaire fait son retour en Bourse. En 2007, Metaleurop devient Recylex, autant pour souligner l'activité de recyclage et celle de l'expertise de l'entreprise, que pour tourner une page.

 Le feuilleton judiciaire n'en est pas pour autant terminé, loin s'en faut : le groupe détenu en partie par Glencore, qui opère en France, en Allemagne et en Belgique, se hisse à la 3ème place en tant que producteur européen de plomb issu du recyclage mais n'en a pas fini avec la post liquidation de la filiale du Nord ; 50 millions d'euros avaient été réclamés par les liquidateurs de Metaleurop Nord au titre du comblement du passif de cette société, tandis qu'une cassation en perspective était orchestrée dans le cadre de la procédure prud'homale (qui allouait des indemnités aux salariés non-cadres de Metaleurop Nord pour un montant de l'ordre de 12 millions d'euros)...
Yves Roche tiendra bon, mettra toute son énergie au chevet de l'entreprise à laquelle il était si attaché, et maintiendra son cap : développer Recylex et en faire une référence dans son domaine d'activités. Il y parviendra, avec succès.
Puis l'expert en métaux et en recyclage qu'il était devenu, quittera le groupe en décembre 2017, pour se consacrer à un autre challenge : créer sa propre entreprise, tout en restant dans l'univers du négoce des matières premières, un projet qu'il a concrétisé et qui avait le vent en poupe.

 L'entreprise Recylex lui rend un hommage appuyé, amplement mérité, en rappelant qu'il a « construit, négocié et mené le plan de continuation de l’entreprise » (achevé en 2015), et qu'il a été « le grand artisan de la survie du groupe au milieu des années 2000 grâce à son courage et sa volonté de croire en l'avenir de ce qui était à l'époque les ruines de Metaleurop ».
Nous garderons quant à nous, le souvenir d'un homme de convictions, dynamique, volontaire et résolument optimiste, tout autant que souriant et chaleureux à chacune de nos rencontres, toujours conviviales et constructives. 
Ses obsèques auront lieu ce jeudi 5 septembre à 10h30, en l'église Saint Aubin, à Noisy le Roi, dans les Yvelines.
A son épouse, ses deux très jeunes filles, à sa famille, ses proches et ex collaborateurs, la rédaction présente ses sincères condoléances.