Recyclage des bouteilles en PET: L'expérience Suisse


Pour le verre le taux de recyclage était de 95% en 2003. En ce qui concerne les canettes en aluminium le taux de recyclage se situait entre 85 et 90%. Par contre, pour les bouteilles en PET le seuil des 75% n'était pas atteint. Ce sont plus de 29% des bouteilles en PET qui atterissaient dans la poubelle sans être canalisées dans le circuit de recyclage mis en place par l'association PET Recycling.


"C’est effectivement un mauvais résultat et nous essayons de résoudre le problème. Il faut toutefois faire une différence entre les petites bouteilles d’un demi-litre, utilisées pendant les loisirs et les déplacements et souvent jetées par terre, et les grandes bouteilles d’un litre et demi, employées à la maison, pour lesquelles le taux de recyclage est d’environ 90%.

D’une manière générale, on peut affirmer que plus il y a de conteneurs, plus on collecte de bouteilles. Notre objectif est qu’il soit possible de trouver partout un conteneur en moins de cinq minutes. La Suisse compte actuellement 40 000 conteneurs, mais apparemment, ce n’est pas encore assez. Notre action a néanmoins des limites: on ne peut pas par exemple installer un conteneur dans chaque train!

Nous utilisons environ un centime pour la collecte des bouteilles: les commerces sont remboursés du transport. Un deuxième centime sert au tri des bouteilles par couleur et à la compression en balles, vendues comme matière première. Le troisième centime est affecté à l’administration et à la communication, notamment au financement de la campagne contre les déchets dans les espaces publics. Le dernier centime couvre les prestations de service public.

Nous avons par exemple installé des conteneurs à des endroits où cela coûte relativement cher, comme sur le Pilate ou dans des piscines municipales. Nous allons aussi chercher le PET partout en Suisse, à partir de 5 sacs. Il suffit de nous contacter. Les prestations de service public comprennent également la présence d’une équipe et l’installation de conteneurs lors de grandes manifestations telles que la Fête fédérale de lutte suisse ou la Zürifest. Nous couvrons chaque année quelque 400 manifestations, ce qui correspond à environ un tiers des bouteilles collectées. Il ne suffit pas d’installer des conteneurs vides dans les magasins, nous avons besoin des prestations de service public.

A première vue, cela semble être une bonne solution. Mais une taxe d’élimination obligatoire ne permet pas d’améliorer le taux de recyclage. Ce qu’il faut, c’est une infrastructure de collecte qui puisse s’adapter à un marché en expansion. Je préférerais donc que nous arrivions à convaincre tous les marchands de boissons. Ils devraient au moins payer les prestations de service public dont ils bénéficient.

Chaque commerce devrait être tenu de respecter le taux de 75%, même Denner et Otto’s.

C’est une mesure envisageable, mais elle coûte très cher. En fin de compte, tous les consommateurs devraient payer la consigne, même ceux qui rapportent déjà consciencieusement leurs bouteilles d’un litre et demi.

Cela se fait déjà localement, par exemple lors de festivals en plein air. Mais les investissements nécessaires pour le remboursement de la consigne et toute la partie administrative et logistique sont trop importants pour les kiosques ou les petites stations-service. Une telle mesure devrait être soigneusement étudiée.

Les bouteilles en PET ne représentent que quelques pour cent des déchets ramassés dans les espaces publics. Il faut tenir compte des proportions ! En Suisse, il y a chaque année 2,6 millions de tonnes d’ordures ménagères mélangées, et seulement 10 000 tonnes de PET non recyclé. Nous prenons toutefois ce problème au sérieux et avons lancé avec IGORA une vaste campagne contre les déchets dans les espaces publics.

Presque rien! Le PET peut être incinéré sans trop de problèmes: il ne produit que du dioxyde de carbone et de l’eau.

La collecte et la valorisation des bouteilles en PET permettent d’économiser des ressources, en particulier du pétrole, et d’exploiter l’énergie contenue dans le PET. On économise ainsi 60% de l’énergie nécessaire pour la fabrication d’une bouteille en PET neuf. En outre, si on ne collectait pas le PET séparément, les quantités de déchets augmenteraient en permanence. Cela n’aurait pas de sens, d’autant moins que les coûts de la collecte sont comparables à ceux de l’élimination dans une usine d’incinération des ordures ménagères.
Ces propos sont issus d'un entretien du mois de Juillet 2004 à L'OFEFP

