Recyclage des déchets ménagers : 3wayste pourrait s'exporter

Si la consonance peut sembler anglophone, 3wayste est bel et bien made in France : Altriom exploite d'ailleurs cette technologie imaginée et mise au point par Fabien Charreyre, depuis près de deux ans sur le territoire de la ville du Puy-en-Velay, une municipalité d’environ 19 000 habitants de la région Auvergne-Rhône-Alpes... Il se trouve qu'elle serait susceptible d'intéresser nos cousins québécois, les villes de Québec et de Gatineau, notamment ayant fait savoir leur intérêt pour cette façon de traiter les déchets, à savoir une chaîne de triage mécanisée qui intègre quatre inventions brevetées, dont une machine à éventrer les sacs de poubelles pour extirper le contenu sans l'endommager...
La promotion de la technologie 3Wayste (mise en avant à Polignac par le groupe Vacher, lui-même membre du réseau Praxy) qui promet de recycler 90 % des déchets ménagers résiduels classiquement destinés à l'élimination, n'a rien de virtuel. Il faut dire que depuis qu'elle a été installée, de nombreuses délégations françaises et étrangères sont venues « voir » de leurs yeux, ce qui peut paraître incroyable...

L'une des innovations mises en œuvre à Polignac, consiste à avoir trouvé le moyen d’ouvrir les sacs-poubelles pour en vider le contenu, puis le trier, à raison de 20 tonnes/heure : de ce tri, il résulte trois flux qui connaitront des sorts utiles et distincts, à savoir du compost, avec un retour à la terre, via l'agriculture, du recyclage matière (acier, aluminium, papier, carton, etc.) avec commercialisation de ces matières recyclées, et avec le reste, une transformation en CSR qui permettra de produire de la chaleur, de l'électricité ou de la vapeur...

D'ores et déjà, les débuts de cette promotion sont prometteurs : des contacts jugés intéressants ont été établis avec les villes de Montréal, Québec, Gatineau, Trois-Rivières, ainsi que d'autres municipalités. Fabien Charreyre a indiqué que « des pourparlers avancés se tiennent avec une municipalité, dont le nom doit être tenu confidentiel », mais également qu'une « possibilité d’un partenariat public-privé a été évoquée avec la Ville de Gatineau ».

Il reste que cette façon de traiter les déchets ne laisse pas indifférent. Cela permettra-t-il un jour de faire l'impasse à grande échelle, sur le tri tel que nous le connaissons ? On n'en est pas là, même si d'aucuns y pensent, assurément... estimant que ce serait possible.
Sauf que ce ne serait sans doute pas vu d'un bon œil par certains, à commencer par les producteurs de bacs, notamment... Sans compter qu'un facteur de blocage pourrait jouer le rôle du grain de sable dans le rouage : quand on sait qu'il a fallu beaucoup de temps pour mettre en place la collecte sélective, nul doute qu'il ne sera pas facile d'abandonner la « bonne vieille habitude », que les collectivités ont peu à peu instaurée à force de campagnes de sensibilisation et de communication souvent onéreuses (mais aidées par les éco-organismes), afin d'inciter chaque concitoyen à pratiquer le tri de ses déchets via plusieurs poubelles...
