Recyclage des films plastiques : Barbier ne fait pas de cinéma

Le 16/02/2016 à 16:13  

Recyclage des films plastiques : Barbier ne fait pas de cinéma
Films plastiques à recycler  En matière d'extrusion de plastiques souples, le groupe Barbier se pose en leader national, tout en étant très bien placé dans le classement européen des spécialistes dans ce domaine d'activités. Fabricant de films plastiques, il a développé le recyclage et réinjecte la matière régénérée dans ses productions...

 Le groupe qui a récemment fêté ses 60 ans, fait travailler 700 collaborateurs et produit chaque année 135 000 t de films à partir desquels l'entreprise est à même de fournir environ 3 milliards de sacs de caisse par an. Sauf que l'interdiction de ces sacs se profile... d'où une nécessaire reconversion, Barbier, dirigé par Serge Vassal, étant le principal fabricant français (nombreux sont ses « confrères » qui ont disparu, le commerce ayant souvent privilégié « le made in ailleurs qu'en France »).

 Il n'empêche : les nouvelles contraintes réglementaires obligent l'entreprise à revoir sa stratégie de développement et mise pour ce faire, sur le recyclage... Le PDG de l'entreprise, accompagnés de Loïc Barralon, son directeur technique, tous deux gendres du fondateur, planchent sur le virage nécessaire et se sont radicalement engagés dans une démarche d’éco-conception.
Depuis l'été dernier, le groupe a ajouté une corde à son arc : Chavanon 5, installée sur 7 500 m², exploite en effet, une ligne de recyclage des films agricoles usagés conçue par l'entreprise elle même, « grâce à l’expérience de la Sorep, une filiale du groupe créée il y a 36 ans, à Sainte-Sigolène, afin de régénérer nos déchets de films », expose le responsable du site, Thomas Barralon.
Le bâtiment, éco-conçu, est équipé d'un système de récupération de la chaleur, d'une station de traitement entièrement autonome en eau grâce à la récupération des eaux de pluie...
Sur la ligne, on convoie les déchets, qui sont broyés, lavés, tamisés, essoré, puis séchés de sorte à les transformer en matière première recyclée. A la suite de ces opérations, une extrudeuse produit des granulés qui pourront être réintégrés dans une production. Anticipant l'afflux probable des déchets d'emballages souples, du fait des nouvelles consignes de tri, une seconde ligne devrait être installée tout prochainement...

 Depuis quelques années maintenant, le fabricant de films polyéthylène, les récupère volontiers (qu'ils proviennent de la collecte sélective des déchets des ménages ou du monde industriel), les recycle avant de les réintroduire dans de nouvelles productions de films. Il dispose de deux usines spécialisées pour 6 flux de déchets distincts (déchets de production, déchets industriels post utilisation, films issus de la grande distribution et bouteille/flacons PEHD issus de la collecte sélective, déchets agricoles (serre, ensilage, enrubannage…) et films ménagers issus de la collecte. Sept lignes de régénération, deux stations de lavage, disposant d’un circuit d’eau fermé et de leurs propres stations de traitement des eaux équipent les sites dédiés où sont installés des machines de tri optique, de tri balistique, de tri densitométrique et de tri infrarouge, afin de produire des régénérés de meilleure qualité et permettre de recycler toujours plus de matières dans les productions. 20 000 tonnes / an de produits plastiques sont régénérées par le groupe avant d'être réintégrées dans sa production.

 Avec l'ajout de cette nouvelle unité, le Groupe Barbier est  désormais en mesure de recycler les films agricoles usagés, les films issus de la collecte sélective des ménages et  les films industriels. Il fait figure de pionnier en offrant une solution de recyclage à l'ensemble des films polyéthylène qu'il produit...
On n'est d'autant plus ravi de ces belles perspectives qu'en ce début d'année, a été liquidée une entreprise pratiquant sensiblement le même métier (recyclage des films pour le bâtiment et l'agriculture), depuis 25 ans, faute de repreneurs. La fin d’Oxxa (créée en 1989), à Yssingeaux, avec 25 salariés licenciés (quand l'entreprise en comptait près d’une quarantaine, pour un chiffre d’affaires de 12 M€, il n'y avait pas encore si longtemps), ne laisse pas indifférent...