Recyclage des pneus : un partenariat ambitieux

Le 29/03/2016 à 14:33  
Recyclage des pneus : un partenariat ambitieux
 Afin de répondre à la problématique du recyclage des pneus, Alpha Recyclage Franche Comté (ARFC) et le centre RAPSODEE de l'Ecole des Mines d’Albi ont décidé de concrétiser leurs années de collaboration en alliant leurs expertises complémentaires au sein du laboratoire commun : MARVAPOL (Matériaux Avancés Recyclés par VAPOthermoLyse). Depuis fin 2015, ses chercheurs étudient ainsi les possibilités de traiter et recycler des déchets industriels jusqu’ici récalcitrants au recyclage, et particulièrement les milliards de pneus usagés produits par l’industrie automobile…

 La Société Alpha Recyclage Franche-Comté est un des principaux acteurs dans la collecte et la valorisation des pneus usagés. Membre du GIE France Recyclage Pneumatiques, l’objectif d’ARFC est de faire bénéficier les producteurs de pneus de services leur permettant de satisfaire aux exigences environnementales auxquelles ils sont soumis. Quant au centre de recherche RAPSODEE (UMR CNRS 5302), il mène une part importante de son activité sur les énergies renouvelables, et en particulier la valorisation de la biomasse et des déchets.

 "Les pneus, tout comme les matériaux composites à base de fibre de carbone, sont extrêmement difficiles à recycler. Leur gomme associe de nombreux composants, intimement mêlés, que l’on a beaucoup de mal à dissocier. MARVAPOL a pour objectif de tester les approches de vapothermolyse, c’est-à-dire de traitement thermique entre 400°C et 800°C en atmosphère inerte et de vapeur d’eau, et d’étudier les déclinaisons industrielles de ce processus", explique Yannick Soudais, enseignant-chercheur à RAPSODEE et Co-président de MARVAPOL au côté de Laura Pech, Directrice Générale ARFC.

 Dissocier les différents composants du pneu par vapothermolyse permettrait de recycler le "noir de carbone", soit près de 30% du pneu, pour le remettre dans le circuit de fabrication. Cette technique de dissociation peut être appliquée à d’autres secteurs, par exemple en récupérant les fibres carbone des matériaux composites pour les réutiliser dans l’industrie aéronautique. Le champ d’application est immense, autour d’une problématique mondialement partagée et sur laquelle travaillent de nombreux laboratoires internationaux. C’est donc un véritable défi technologique et écologique de première importance que cherchent à relever les chercheurs de MARVAPOL.

 La création et le développement d’une filière de valorisation viable pour ce type de matériaux est un enjeu majeur. L’application à grande échelle de la vapothermolyse et la maîtrise des paramètres de fonctionnement du procédé peuvent s’avérer être des facteurs de développement désicifs pour une entreprise telle qu’ARFC. Et pour les enseignants-chercheurs de l'Ecole des Mines d’Albi, c’est l’opportunité de faire avancer l’état des connaissances sur un secteur stratégique, et d’en faire ainsi bénéficier non seulement leur recherche, mais aussi leurs enseignements.
 "Cela nous amène bien au-delà d’un simple projet de recherche partenariale. Ce nouveau laboratoire va nous permettre de pérenniser notre collaboration avec ARFC à un niveau stratégique, de répondre de façon plus performante aux appels à projets, de financer des équipements nouveaux et d’apporter notre expertise sur une problématique industrielle de premier plan. C’est significatif de la dynamique de Mines Albi, qui tend à conduire avec nos partenaires industriels des programmes de plus en plus ambitieux par leur périmètre et par leur durée", souligne Frédéric Thivet, Directeur adjoint et Directeur Relations économiques, Recherche, Innovation de l'Ecole des Mines d’Albi.