« Recyclage » en Europe : de nouveaux objectifs

On aurait pu croire, qu’après les élections, la Commission Européenne s’était gentiment assoupie pour se remettre de ses émotions. Loin de là, on apprend tous les jours que les hauts dignitaires de ces institutions sont même en pleine négociation (d’autres, mal embouchés, aurait utilisé le terme de magouille) pour ne pas laisser passer la part de gâteau qu’ils auront à mastiquer pendant les quelques années à venir. De là à imaginer que la Commission adopterait en ce tout début juillet un ensemble de propositions visant à précipiter les 28 dans une économie « plus circulaire » encore, en poussant au recyclage afin de sécuriser l’accès aux ressources, créer des emplois, en un mot favoriser la croissance, spécialité européenne bien connue.
Pour ce faire, il faut se fixer des objectifs et de ce point de vue, la Commission n’a pas lésiné. Attention, on dirait du Prévert. Le recyclage et la préparation au réemploi des déchets municipaux devront atteindre 70 % en 2030. Le recyclage et la préparation au réemploi des déchets d’emballage devront atteindre 80 % en 2030. En France, en 2012, on était à 67 % de taux de recyclage des emballages. On a loupé l’objectif « Grenelle 1 » qui visait 75 % cette année-là. L’éco-organisme en charge des emballages ménagers avait laissé entendre dans un premier temps que les 75 % ne seraient atteints qu’en 2016. Plus que 2 ans à attendre. Sachant que, grâce à une communication à la fois fine et ciblée, le taux de recyclage des emballages ménagers progresse depuis une dizaine d’années de 1 % par an, on est à l’aise dans les clous sans rien changer…


Des mesures seront prises pour réduire de 30 % le gaspillage alimentaire. Ceux qui ont hâte que soient fermées les grandes surfaces vont pouvoir se réjouir. Les cochons aussi.
La Commission entend introduire un système d’alerte pour anticiper et éviter les éventuelles difficultés d’application de ces mesures par les Etats-membres.
Promotion sera faite des meilleures pratiques disponibles dans tous les Etats-membres. Par exemple ? Les taxes sur la mise en décharge et l’incinération : on pourrait s’aligner sur les Pays-Bas pour les taxes d’enfouissement et sur le Danemark pour l’incinération. Ou bien encore le « payez sur ce que vous jetez », les taxes incitatives et puis évidemment la collecte sélective. La Commission entend aussi renforcer la traçabilité des déchets dangereux (voir la liste).


