Recyclage : la nouvelle région Aquitaine n'a pas à rougir

Le 10/11/2016 à 2:44  

Recyclage : la nouvelle région Aquitaine n'a pas à rougir

Recyclage Comme les Hauts de France l'ont fait courant octobre (voir notre exposé : Région en chiffres), Federec sud-ouest atlantique présentait elle aussi ses chiffres, afin de mettre en valeur l'effectivité et l'efficacité du recyclage dans la région aquitaine qui a vu ses « frontières » récemment élargies, du fait de la nouvelle cartographie française. Jean Philippe Carpentier, président national, Manuel Burnand, directeur général de la fédération des entreprises du recyclage, mais également Nathalie Delattre, Maire-Adjoint de la ville de Bordeaux, Hélène Sanchez, Chargée de missions Déchets des entreprises eu sein de l'Ademe, Amandine Loeb, Directrice de l'Agence régionale d'évaluation Environnement et Climat (l'AREC), Marie-Christine Boutheau, Chargée de mission Déchets Economie Circulaire et Vital Baudé, Conseiller régional délégué représentant Alain Rousset, tous deux représentant le Conseil Régional, ont honoré de leur présence, cette rencontre organisée à l'initiative de Diane Vidalies, présidente du syndicat aquitain...

Implantée au cœur de la métropole bordelaise, Federec Sud-Ouest Atlantique couvre les douze départements de la Nouvelle Aquitaine et représente une centaine de sites adhérents sur un vaste territoire. Le syndicat compte parmi ses adhérents aussi bien des TPE-PME que des grands groupes qui couvrent, par leurs filières, l’ensemble des  branches d’activité de la fédération des entreprises du recyclage.
Dans le cadre de la réforme territoriale, le syndicat, ses adhérents, ses 14 administrateurs et les membres de son Groupe de Travail Influences ont à cœur de porter la dynamique régionale autour d’une économie circulaire favorisant l’emploi et la création de richesses.

La Nouvelle Aquitaine est habitée par 9% de la population française, tandis que l'activité économique régionale représente 7,5% du PIB national. Au cœur de cette activité économique, le recyclage, bien sûr : la région compte 156 entreprises (qui opèrent via 218 sites d'exploitation), lesquelles occupent 2340 collaborateurs (98% emploient moins de 100 salariés), affichant par ces données une très légère baisse, de 1%, par rapport aux données chiffrées de 2014. Une chose est sûre : la région affiche une répartition similaire au national, avec 72% d'établissements de moins de 20 salariés.

Le recyclage aquitain n'échappant pas à la règle qui s'impose aux entreprises depuis quelques temps, à savoir la morosité, le montant des investissement (467 millions d'euros en 2015) accuse une contraction de 9,2% qui atteste s'il en est besoin, des difficultés rencontrées dans ce secteur d'activités. Il n'en demeure pas moins que le recyclage n'est pas le parent pauvre de l'économie régionale, avec des tonnages traités et valorisés qui n'ont rien de dérisoires, étant entendu que le panorama global présente trois caractéristiques
 Une activité déchets du bois plus importante que la moyenne nationale (12 % contre 7 % au national)

 Un marché des ferrailles proportionnellement plus réduit qu’au niveau national traduisant une activité industrielle moindre (5 % contre 12 % au national)
 Une part DND DIB et déchets du bâtiment plus forte dans la région Nouvelle Aquitaine (9%)

Tonnages collectés (2015) Région aquitaine KT Total France KT
DND DIB et déchets de bâtiment
Déchets organiques
Déchets bois
Ferrailles
Papiers cartons 
Verre
Métaux non ferreux
Plastiques 
Textiles
Total

3 500
2 700
1 000
   460
   428
   201
   103
     61
    17
8 470
 
39 000
30 000
  6 800
11 600
  7 130
  2 260
  1 720
     880
     200
99 590

Si l’on scrute à la loupe,  les chiffres dans des domaines spécifiques tels que les déchets de chantiers, la région Nouvelle-Aquitaine capte, au regard des performances nationales (39 millions de tonnes, soit + 2,6% par rapport à 2014 qui avait affiché une stabilité statistique)  9 % du gisement national, soit 3,5 Mt, un tonnage proportionnel à la population de la région.
Idem pour ce qui relève des déchets organiques : la région aquitaine du recyclage n’a pas à rougir ; avec un captage de 9 % du gisement national, soit 2,7 Mt, au regard des 30 Mt brutes (stable par rapport à 2014).

Si l’on recycle 6,6 millions de tonnes de bois en France, La région Nouvelle-Aquitaine capte 15 % du gisement national, soit 1 million de tonnes. « Pour ce qui relève de la collecte du bois déchets (15 %) elle est « double par rapport au PIB de la région (7,5 %). C'est le reflet du poids des industries liées au bois (notamment en Aquitaine et Limousin) qui utilisent du bois de recyclage. D’autres parts, des centrales thermiques utilisent du bois d’emballage comme combustible ».
Les recycleurs aquitains captent 6 % du gisement national de métaux non ferreux, soit 130 000 tonnes sur 1,72 million de tonnes à l’échelle nationale (soit - 9,3 % en 2015 contre +4,5 % en 2014). Pour ce qui touche aux ferrailles, l'activité de la région (4%) est proportionnellement plus faible par rapport à son poids économique (7,5 %), la Nouvelle-Aquitaine n'étant pas une région à forte activité industrielle : la Nouvelle-Aquitaine capte et recycle 4 % du gisement national, soit 460 000 tonnes.

Pour ce qui concerne les papiers cartons, on observera que les tonnages collectés représentent 6% des volumes nationaux alors que les usines papetières de Nouvelle-Aquitaine absorbent 10,5%  des productions de PCR (Papiers Cartons recyclés) nationales.
Quand la France affiche 7,13 M de tonnes collectés (- 2,3% en 2015 contre + 0,5 % en 2014), La région Nouvelle-Aquitaine capte  6 % du gisement national, soit 428 000 tonnes.
Verre creux et verre plat sont récupérée à hauteur de 2,26 M de tonnes à l’échelle nationale (stable par rapport à 2015) : la région compte pour environ 9 % du gisement national, soit 201 000 tonnes. Les tonnages de verres collectés correspondent très majoritairement au verre creux, collectés pour le compte des verriers. La collecte du verre plat « présente une marge de progression au travers des gisements verre de BTP (en cours d’évaluation) et des VHU (40 000T) ».

Sur les 876 000 tonnes (+1,8 % en 2015 après + 10 % en 2014) de plastiques collectés en 2015, la région aquitaine récupère 7 % du gisement national, soit  61 300 tonnes. « Les tonnages collectés sont  sensiblement proportionnel au PIB régional (7,5% du total France). Même si les volumes collectés sont en hausse (due aux extensions de consigne de tri), le bilan économique se détériore à cause d’une qualité qui se complexifie ».

De source EcoTLC, on a collecté en France 195 000 tonnes en 2015 (+11,4 %) : la région Nouvelle-Aquitaine capte environ 9 % de ce gisement national, soit 17 400 tonnes, « un tonnage régional estimé en proportion de la population. Une partie du tri est réalisé hors France par des centres de tri en Europe frontalière sous convention avec Eco-TLC. Cette part diminue progressivement ».

136.800 tonnes de solvants ont été recyclées via les entreprises adhérentes de Federec, une donnée qui reste stable par rapport aux chiffres 2014 : si à l’échelle nationale, la France dispose de 12 sites de régénération, la Nouvelle-Aquitaine en a un, ce qui permet de traite sur le territoire, les solvants à traiter et ainsi limiter les coûts de transport. Il reste que le « secteur de la régénération souffre en général des prix bas du pétrole car les solvants régénérés sont concurrencés par les solvants neufs issus des produits pétroliers »

Pour conclure cette présentation à laquelle assistaient des représentant de la région, il a été précisé que la Nouvelle Aquitaine dispose d’une « mine de surface » globalement assez proportionnelle (8,5 %) à la population (8,9 %), plutôt « importatrice » des gisements de papier cartons avec 10,5 % des PCR traités par les usines papetières de la région pour un gisement régional de 6 %, supérieure à la moyenne nationale sur la collecte des déchets de bois (12 % contre 7 % au national).

« L’élaboration de schéma régional de développement économique comme du plan d’Économie Circulaire devrait être l’occasion de proposer des solutions pour dynamiser l’outil industriel et développer les emplois. industriel et développer les emplois, a indiqué Diane Vidalies, des propos complétés par Jean Philippe Carpentier qui rappelait pour conclure que « Les chiffres du recyclage sont des éléments constitutifs de l’élaboration du plan régionL’élaboration de schéma régional de développement économique comme du plan d’Économie Circulaire devrait être l’occasion de proposer des solutions pour dynamiser l’outil ial des déchets et c’est tout un tissu de PME/PMI locales qui dépendent des choix stratégiques des filières des pouvoirs publics état et région ».