Après q
ue le spécialiste du recyclage du plomb et des batteries automobiles ait affiché ses comptes annuels, indiquant avoir subi une perte de près de 40 millions d'euros en 2013, réaffirmant devoir trouver des financements externes pour assurer son exploitation à moyen terme (il mise sur des offres fermes d'ici fin juin), l'action Recylex s'est effondrée de 16,2% à l'ouverture du marché parisien, à 2,80 euros, au plus bas depuis septembre dernier. Le marché se montre pour le moins inquiet : la trésorerie est descendue à 6,9 millions d'euros contre près de 30 millions d'euros un an avant…


Cette année, dès l’excédent brut d’exploitation, les comptes sont déficitaires, de plus de 13 millions, contre un bénéfice de 19,6 millions à fin décembre 2012. Le chiffre d’affaires, déjà publié, a reculé de 7% à 438,1 millions (voir Métaux : la faiblesse des cours rend l'exploit difficile). S’ajoutent à cela, les autres grands indicateurs, qui se sont également dégradés. Le cash-flow opérationnel courant avant impôts est négatif de près de 2 millions et la trésorerie s’est dégradée d’environ 23 millions (elle est actuellement à un peu moins de 7 millions au 31 décembre dernier contre 29,8 millions un an auparavant, en raison des investissements effectués, aux efforts de réhabilitation du site de l'Estaque et au paiement du plan de continuation).
| Héritage du passé industriel et minier de Penarroya et de Metaleurop, Recylex SA a la charge de réhabiliter plusieurs sites arrêtés sous l’égide et le contrôle des autorités minières et environnementales, avec l’appui de prestataires spécialisés et reconnus. Au 31 décembre 2013, sur le portefeuille initial de 28 mines, Recylex a d’ores et déjà procédé à la renonciation de 17 concessions minières depuis 2005. 8 autres anciennes mines sont en attente de renonciation auprès des autorités compétentes, les travaux ayant été entièrement réalisés. Enfin, les travaux de réhabilitation sont toujours en cours de réalisation pour 3 mines. Par ailleurs, les travaux de réhabilitation du site industriel arrêté de L’Estaque à Marseille se poursuivent. L’année 2013 a été consacrée aux lourds travaux de terrassements, de construction et d’aménagement des pistes pour permettre le bon déroulement des travaux, à la gestion des eaux (constructions de bassins de rétentions des eaux amont et aval au site) et à la construction d’une première alvéole de confinement. Ces sarcophages hermétiques d’une capacité de 300 000 m3, permettront de confiner les déchets de manière durable. L’architecture de ce site de confinement est de qualité identique à un centre de stockage de type classe 1, le projet ayant été validé par l’administration et par des experts indépendants. A date, cette alvéole est en cours de remplissage. La société Recylex SA a initié une recherche de financements complémentaires ou de partenariats spécialisés, dédiés spécifiquement à la finalisation des travaux d’ici au 31 décembre 2015 et à la reconversion du site de l’Estaque. A défaut de ces financements, une demande de report de l’échéance des travaux de réhabilitation devra être formulée auprès des autorités compétentes au cours du second semestre 2014 afin que la société ait la possibilité de réaliser ces réhabilitations de manière autonome. |


Recylex rappelle que 411 anciens salariés ont formulé des demandes d'indemnisations en 2013 et 2014, pour préjudice d'anxiété et bouleversement dans les conditions d'existence. La société précise que 9 d'entre eux réclament des indemnités complémentaires pour licenciement sans cause réelle et sérieuse. Ainsi, le montant global réclamé s'élève désormais à environ 13 millions d'euros contre 11,9 millions d'euros précédemment, non-provisionné dans les comptes de Recylex.

En conclusion, on ne baisse pas les bras, loin s’en faut !
Recylex confirme en effet, que le groupe a décidé « d'intensifier ses efforts afin d'améliorer la rentabilité » du segment plomb. Mais pas seulement : il insiste sur sa volonté de poursuivre « ses actions commerciales dans l'activité de production d'oxydes de zinc pour développer ses sources d'approvisionnement», et aussi, mettre le paquet en vue d’une nouvelle « amélioration de la productivité ». Pour ce qui est du plastique (voir Recyclage du polypropylène : C2P modernise son usine), l’entreprise indique « se focaliser sur l'amélioration des performances de son outil industriel et poursuivre ses efforts de diversification du portefeuille clients en 2014 »…

