Recyclage / rapport Vernier : la CME tire la sonnette d'alarme

Le 03/04/2018 à 20:18  

Recyclage / Rapport Vernier : la CME tire la sonnette d'alarme

Alarme La Confédération des Métiers de l’Environnement (CME), qui rassemble les entreprises du recyclage via Federec, et celles de la valorisation des déchets via la Fnade, se déclare inquiète des conséquences possibles liées à l'éventuelle application du rapport Vernier qui remettrait en cause des équilibres établis, via la refonte des dispositifs basés sur les éco-taxes des produits, en vue de leur recyclage ultérieur...

 Dans le cadre de la préparation de la Feuille de Route de l’Economie Circulaire, le gouvernement a sollicité Jacques Vernier afin qu'il étudie de près les problèmes posés et fasse des propositions visant à faire évoluer les dispositifs de la REP à la française, lesquels s’appuient sur le principe pollueur/payeur, ce qui justifie le prélèvement de contributions auprès des entreprises concernées, sur chaque unité produite et ou distribuée, ces participations financières le plus souvent répercutées sur la tête des consommateurs, ayant pour vocation de financer du moins en partie, le recyclage ou la valorisation des quinze familles de produits concernés une fois devenus déchets, soit 15 millions de tonnes par an, environ.

Selon la CME, certaines des propositions de ce rapport ne sont pas sans risques, quant à l’atteinte des objectifs et à l’équilibre économique de la filière de recyclage, laquelle est incontournable en matière d’économie circulaire. Parmi les sources d'inquiétude des professionnels, la création de nouvelles filières REP, qui vont se substituer à des dispositifs "existants et éprouvés", pour les déchets des entreprises, et "notamment les déchets issus du BTP", alors qu'il existe des alternatives plus simples.
La CME pointe également le risque de voir confier la vente des matières premières issues du recyclage, à des  intermédiaires inexpérimentés ; ce point est jugé crucial car le savoir faire des professionnels serait clairement remis en question alors même que c'est l'expérience qui leur permet de trouver chaque jour la meilleure opportunité de valorisation dans un marché mondial des matières.

La CME regrette par ailleurs le "manque de représentation des entreprises du recyclage au sein des instances de gouvernance, tout autant que "l’absence de prise en compte de la dimension industrielle du recyclage", alors que les entreprises membres de la Confédération investissent plus d'un milliard d'euros par an dans leurs installations, tout en développant l'innovation et le maintien, voire la création d'emplois, non délocalisables.
"Nos entreprises mettent en œuvre au quotidien les filières REP et investissent dans un outil industriel performant", expose Dominique Maguin, qui préside la CME ; "si ces mesures étaient reprises, nous ne pourrions plus jouer pleinement notre rôle et contribuer au développement du recyclage en France"...