Recyclage : Terra Nova, à la conquête de terres vierges 



De l'amertume d'un licenciement difficile à digérer est progressivement née l'idée puis l'envie de « sauver des compétences » en trouvant « quelque chose pour valoriser trente ans de métier et les savoir-faire dont regorgeait l'usine... ». Après avoir refait le monde et construit des projets et encore d'autres, tous passés en revue et au crible en compagnie d'anciens de Metaleurop, le choix des collaborateurs s'est finalement porté sur le recyclage industriel de cartes à puces. « Nous allons lancer un procédé de recyclage industriel propre et innov ant de cartes électroniques, confirme Michel Trabuc. La législation européenne va dans ce sens. Il s'agira de récupérer, pour les revendre, tous les métaux rares et précieux qui les composent : or, argent, cuivre ou étain. » Si aujourd'hui le projet est sur le point d'entrer dans sa phase opérationnelle, le chemin pour arriver à la commande récente d'un four spécial de 2,7 millions d'euros, n'a pas été de tout repos.


Additionnée à un soutien bancaire de 5,5 M€ et institutionnel via des subventions (locales, régionales, nationales et européennes), l'entreprise est en mesure de continuer à avancer et donc d'embaucher...
Car cette levée de fonds n'est pas sans objet. Son objectif est de financer la phase industrielle du recyclage des cartes électroniques, un procédé innovant inventé et breveté par Terra Nova, et de recruter une trentaine de personnes dans les 12 prochains mois. La phase de montage doit durer un an en viron pour un démarrage des installations programmé pour janvier 2011.
Cette installation sera la première au niveau mondial à être dédiée au recyclage des cartes électroniques. Terra Nova dispose d’une autorisation préfectorale pour traiter 30 000 tonnes de cartes par an.
« Notre stratégie est de développer de nouveaux process pour traiter des déchets de plus en plus complexes et de plus en plus riches. Notre savoir-faire et notre force sont de pouvoir accompagner, grâce à notre équipe d’ingénieurs métallurgistes, un projet de la phase laboratoire jusqu’à l’industrialisation. Le cas des cartes électroniques est la démonstration d’un déchet qui finissait en décharge et qui se révèle plus riche que n’importe quel minerai. Et ce n’est pas un cas isolé », explique volontiers Christian Thomas, Président de Terra Nova...

Spécialisée dans le traitement des métaux rares, spéciaux ou précieux, elle développe des programmes de R&D. C’est ainsi qu'elle a vendu à un des premiers producteurs mondiaux de zinc, une technologie originale de récupération de l’indium issu de son process. D’autres programmes sont en cours, comme l’extraction de l’indium et des cristaux liquides contenus dans les écrans plats ou la valorisation des terres rares. Cet aspect des choses ne pourra que leur susciter de la sympathie car pour l’heure, les écrans plats (ordinateurs et TV, dont la durée d vie est beaucoup plus courtes que les appareils à tubes cathodiques) sont réputés difficiles à recycler…

