
Il y a quelques jours, les lauréats de la 6ème édition de la Semaine Européenne de Réduction des Déchets (SERD) ont été récompensés lors d’une cérémonie à Budapest (Hongrie). Parmi les 18 finalistes répartis dans 6 catégories différentes, une initiative française a été mise à l’honneur : la maison d’arrêt de Strasbourg pour son projet visant à sensibiliser ses employés contre le gaspillage alimentaire, et ce malgré les difficultés liées au milieu carcéral...



catégorie Administration : la Maison d'Arrêt de Strasbourg (France) ;
catégorie Association/ONG : Foodwe.org (Belgique) ;
catégorie Industrie : Unilever Food Solutions (Belgique) ;
catégorie Education : Bethlen Gáb or ÚÁG Kincskereső Tagiskolája (Hongrie) ;
catégorie Citoyen : Yacine Canamas (Belgique) ;
catégorie Autres : José Germans Trias i Pujol Hospital (Espagne).
Plus précisément, la Maison d’Arrêt de Strasbourg a été récompensée pour son projet visant à sensibiliser contre le gaspillage alimentaire. Pour ce faire, elle a mis en place 2 volets d'actions. Tout d'abord : une expérimentation, qui s'est déroulée sur plusieurs mois, pour évaluer les quantités non consommées et jetées. Pour cela, l’établissement proposait aux détenus 3 plats principaux, un panier de denrées non cuites à cuisiner en cellule et la possibilité de choisir de se nourrir de façon autonome. 2ème volet : une sensibilisation, via la diffusion d’un reportage créé au sein même de l’établissement, l’exposition de l’Ademe "Lutte contre le gaspillage alimentaire", et la mise en place d’une colonne à pain pour sensibiliser les détenus mais également le personnel au gaspillage de cet aliment (qui représente environ 20 tonnes par an).
La lutte contre le gaspillage alimentaire est l’un des 5 axes de la politique de développement durable engagée par la Maison d’Arrêt de Strasbourg. En effet, beaucoup de détenus ne mangent pas leur repas, préférant manger de la nourriture achetée en cantine ("boutique" de l’établissement par laquelle les détenus peuvent s’acheter de la nourriture qu’ils cuisinent en cellule). Les raisons sont variées : refus par principe du repas de l’administration, méfiance envers la qualité, impossibilité d’avoir une nourriture exactement conforme à certaines croyances, habitudes alimentaires différentes... Il y a aussi des raisons que l’on pourrait qualifier de positives : se préparer à manger est un plaisir, un loisir et une façon d’exercer une certaine liberté, sentiment d’autonomie.
