Retour à la consigne : la Canette a aussi son mot à dire

Le 26/02/2018 à 16:13  
Retour à la consigne : la Canette a aussi son mot à dire
 En France, les professionnels de la canette sont représentés par La Boîte Boisson, qui fait partie de Metal Packaging Europe (MPE). Dans le cadre de l’élaboration de la Feuille de Route Economie Circulaire (FREC) du Gouvernement, l'association vient de prendre position et met en exergue certains points de vigilance à surveiller en ce qui concerne le retour à la consigne (voir notre article)...

 D’après le dernier rapport de l’Ademe de juin 2017 sur la valorisation des emballages en France (chiffres 2015), 77% des emballages métalliques sont recyclés. Un chiffre en hausse de +50% en 15 ans (2000-2015) grâce aux efforts de tous les acteurs de la filière. "Aussi, contrairement aux chiffres actuellement en circulation et mal interprétés, les emballages métalliques affichent un très bon taux de recyclage", indique La Boîte Boisson.

 Il faut également souligner que les emballages métalliques représentent moins de 5% du tonnage des emballages non recyclés actuellement, le reste étant constitué des autres matériaux (source Ademe chiffres 2015). Dans ce contexte, les professionnels de la canette appellent à ne pas stigmatiser certains emballages par rapport aux autres : "Tous les emballages doivent être pris en compte dans le cadre de la réflexion sur la consigne".

 Pour l'association, il y a des points de vigilance à considérer avec attention. Tout d'abord, il faut veiller à ce que le nouveau système de consigne ne soit pas trop complexe et cher à mettre en œuvre et ne déstabilise pas l’équilibre technico-économique des centres de tri de collecte sélective, qui s’appuient désormais sur la revente des matériaux, notamment du métal, pour contribuer à rentabiliser leurs investissements.

 Autre point à surveiller, selon La Boîte Boisson : ne pas considérer la consigne comme une solution aux déchets sauvages. En effet, les pays dans lesquels les emballages boissons sont consignés n’ont généralement pas vu leur quantité de déchets sauvages diminuer. Attention également à bien analyser les effets de la consigne dans les autres pays l’ayant adoptée : la situation est différente entre un pays qui n’a connu que la consigne et un autre comme la France, où un autre système fait déjà ses preuves, même s’il doit accélérer sa mue.

 En outre, l'association souligne que 76% des consommateurs disent déjà jeter leur canette dans la poubelle dédiée au tri des emballages (source enquête CSA 2017 pour La Boite Boisson). "Ils devront changer leurs habitudes car il leur faudra multiplier les poubelles de tri différenciées à domicile. Pourtant, les mètres carrés des habitations ne sont pas extensibles. Un vaste plan d’éducation et d’explications devra être mis en œuvre", explique-t-elle.
 Enfin, dernier point à prendre en compte : la faisabilité de la mise en œuvre sur les points de vente. En effet, les modes d’achat ont évolué avec le déplacement vers les centres-villes dans de petites surfaces plutôt que des hypermarchés et avec le développement des achats alimentaires par internet, ce qui change totalement le schéma de la mise en place de consigne sur les points de vente.
 Cet article est à lire en complément de notre dépêche : La consigne : oui, mais pour le verre aussi !.