Rouen : Valgo annonce la dépollution à 70% de l'ex-raffinerie Petroplus

Le 28/06/2019 à 17:53  

Rouen : Valgo annonce la dépollution à 70% de l'ex-raffinerie Petroplus

Ex raffinerie Petroplus (photo : ville de Petit Couronne) Le site de l'ancienne raffinerie Petroplus, situé dans l'agglomération de Rouennaise, à Petit Couronne, est dépollué à 70% a indiqué l'entreprise en charge de cet énorme travail, la société Valgo qui confirmé avoir évacué 55 000 tonnes de déchets pétroliers, issus des tuyaux et des cuves, 2.000 m3 d'hydrocarbure qui surnageaient sur la nappe phréatique, 70.000 tonnes de ferrailles, et 20 à 30 tonnes d'amiante...

 A l'origine exploitée par Shell, elle fut cédée le 1er avril 2008 à Petroplus. Le 16 avril 2013 le tribunal de commerce de Rouen prononçait la fermeture du site avec pour effet la cessation d'activité définitive de la société. Valgo a été choisie en avril 2014 par le tribunal de commerce de Rouen pour prendre en charge la réindustrialisation du nouveau pôle industriel de Petit-Couronne.

Le président et fondateur de Valgo François Bouché confirme que la dépollution de l'ex-raffinerie du groupe suisse fermée il y a 6 ans (alors qu'elle employait 449 salariés) est en bonne voie : pilotant ce vaste chantier de décontamination depuis 2015, 70% des travaux à mener sont réalisés à ce jour. Hier, la société a détruit à l'explosif trois des sept cheminées, d'une centaine de mètres de haut chacune : la déconstruction, qui a commencé, prendra fin au cours du deuxième trimestre 2020, "lorsque sera détruite la plus haute des cheminées, de 170 mètres de haut".

L'entreprise continue à pomper les hydrocarbures qui "surnagent au-dessus de la nappe et viennent imbiber le sol". Selon son président, la société aura retiré à terme, "la majorité des 10.000 m3 d'hydrocarbure qui se trouvaient au départ à la surface de la nappe" (ils résultent de plusieurs accidents datant de la période où la raffinerie, ouverte en 1929, fonctionnait) ; pour ce faire, Valgo a percé 600 puits pour en pomper une bonne partie. En revanche "pour un site comme celui là, destiné à un usage industriel, on ne nous demande pas de nettoyer la plupart des sols. Des bactéries vont finir de dépolluer les sols encore imbibés".

Cela étant dit, l'ancien porte-parole de l'intersyndicale du site Yvon Scornet a regretté qu'il ne soit pas totalement dépollué. Pour lui, il est clair qu'il faudrait "creuser, à sept, huit, neuf mètres de profondeur, enlever la terre et la brûler". Ce vaste chantier de dépollution représentera à terme, un investissement d'envion 50 millions d'euros pour Valgo qui a acheté le site (240 hectares) pour 4 millions. Une fois les opérations achevées, le site acceuillera de nouvelles entités ; 11 seront implantées en 2019, entre 15 et 20 le seront en 2021.
Etat et collectivité ont versé 5 millions de subventions, car Valgo a dû retirer deux fois plus de déchets pétroliers (dont l'essentiel a été reyclé, selon le chef d'entreprise) que prévu des cuves et des dizaines de kilomètres de tuyaux.