Saint-Maximin : modernisation de la production du gaz issu des déchets

Le 17/07/2017 à 23:04  

Saint-Maximin : modernisation de la production du gaz issu des déchets
Wagabox Le site d'enfouissement de Saint-Maximin, situé entre Creil et Chantilly, dans l'Oise, est désormais équipé d'une nouvelle unité de production de biométhane, lequel est purifié grâce à la technologie mise au point par une start up française : le système, la Wagabox, permet de produire du gaz vert, injecté directement dans le réseau... et limiter d'autant les besoins de gaz importé.

 Après qu'une première Waga Box ait été mise en service à Saint-Florentin (Yonne) en début d’année sur un site d'enfouissement exploité par Coved, c'est au tour de Suez de « craquer » : l'industriel a en effet installé, avec un accompagnement financier de l'Ademe dans le cadre du Fonds Chaleur (438 920 €), la solution de valorisation du biogaz en biométhane développée par Waga Energy, laquelle améliore l’efficacité énergétique des installations de stockage de déchets non-dangereux, réduit les émissions de gaz à effet de serre (le gaz de décharge est responsable de 5 % des émissions de GES dans le monde),et contribue au développement de l’économie circulaire sur le territoire.

Substitut vert du gaz importé de contrées lointaines, au service de la transition écologique du territoire, ce biométhane résultant de l'enfouissement des déchets est ensuite injecté dans le réseau urbain de distribution de gaz naturel local exploité par GRDF. A la clé, cette nouvelle technologie, dont l'installation a été inaugurée le 29 juin, va optimiser la valorisation du potentiel énergétique des déchets et permettre au spécialiste du traitement des déchets ménagers, d'être le plus important producteur de biométhane en France, Suez ayant pour objectif d’augmenter, d’ici 5 ans, sa production de biogaz de 30 à 50%.

« Les déchets que nous stockons sur notre site de Saint-Maximin, sont de longue date, valorisés en électricité. Désormais, ils le sont aussi en biométhane pour répondre à la consommation annuelle en gaz de 2 000 équivalents logements. Il s'agit là, d'un exemple emblématique que nous souhaitons développer plus largement au service de nos clients », a tenu à indiquer Philippe Maillard, DGA Recyclage & Valorisation Europe et DG Recyclage & Valorisation France lors de l'unauguration.

A peine installée début juin, que l’unité de purification du biogaz (fruit d’un développement technologique de 10 ans et d’un investissement de 3,5 millions et par ailleurs soutenue dans le cadre du programme Investissements d’Avenir) a déjà délivré 6000 m3 de biométhane. A terme, la « Wagabox » proposée par la start up française doit assurer l’alimentation en gaz vert de 2000 à 3000 foyers alentours, selon Mathieu Lebevre, cofondateur de Waga Energy. « Le biogaz émis par les déchets est d’abord filtré par une membrane. C’est à ce moment-là que les impuretés sont extraites du biogaz », poursuit le dirigeant. « Ensuite, un procédé de distillation permet d’extraire du biométhane, un gaz qui peut intégrer les réseaux de distribution traditionnels. Mais il faut évidemment qu’un réseau soit situé à proximité de la commune »... « Grâce à la technologie de rupture de la Wagabox, Suez valorisera 90 % du biogaz généré par les déchets sous forme de biométhane pur à 98 %, injecté directement dans le réseau de distribution du gaz naturel. Le démarrage de l’unité douze mois seulement après la signature du contrat témoigne de notre capacité à conduire des projets industriels complexes dans des délais maîtrisés, au bénéfice des opérateurs d’ISDND »...

Et dans le cas qui nous occupe, il y a de quoi faire : 40 hectares sur lesquels des casiers de 25 mètres de profondeur accueillent les déchets (le site est autorisé pour 200 000 tonnes de déchets par an). Une fois les casiers remplis, on procède au réaménagement du sol (terre arable et plantations). Le dispositif, étanché par dessous (géomenbranes) et par dessus, la production de gaz en anaérobie commence et peut durer des années...
« Suez s’est engagé aux côtés de ses partenaires sur une exploitation de 15 ans », indique Philippe Maillard qui précise aussi que le groupe envisage l'installation de cinq unités de plus de ce type en France, ce qui d'une manière globale, participe à l'effort souhaité par l'Etat de porter à 32 % la part des énergies renouvelables dans la consommation énergétique finale en 2030.