
Après le sinistre qui a partiellement ravagé le centre de valorisation de Semaval en mars 2014, il avait fallu refaire des travaux d’importance, moyennant finances (publiques). Et puis « rebelote » : nouvel incendie, au printemps 2015, dans la nuit du 3 au 4 juin, sans victime, là encore (et c’est heureux), mais avec, encore, des dégâts matériels importants, qu’il va falloir réparer, moyennant finances (publiques). S’il n’y avait que cela, déplorent Marc Rajade et son équipe…
Deux incendies en un peu plus d’une année sur le centre de valorisation des déchets d’activités économiques de la Semaval (éco-site de Vert-le-Grand en Essonne), une installation ultra moderne, inaugurée en 2012, calibrée pour traiter 200 000 tonnes, avec en perspective 160 000 tonnes de déchets propres et secs (encombrants des ménages et DAE) dès 2015, qui trie et broie les déchets des entreprises pour produire du combustible solide de récupération, ont de quoi dépiter le personnel et les dirigeants de Semardel.« La production de CSR compte pour beaucoup dans notre développement », indique le directeur général de Semardel. « Nous avons pour objectif de proposer d’alimenter avec ce combustible, le réseau de chaleur d’Evry, l’un des plus grands réseaux de chaleur de France ».

« Le premier incendie avait abîmé le process ; cette fois, le sinistre a dégradé 50% des bâtis, côté déchargement. Il est survenu au moment où nous avons répondu à l’appel d’offre d’Eco-mobilier (pour l’Ile de France sud) »…

Le premier sinistre a gravement endommagé les 8 millions d’euros investis dans le process et a fait coûté quasiment autant en perte d’exploitation. On estime la perte d’exploitation à 4 ou 5 millions d’euros, suite au second incendie. « Il est heureux que nous puissions mettre en œuvre une procédure d’urgence, laquelle nous évite de repasser un appel d’offres : c’est la même entreprise qui exécutera les travaux qui s’imposent. De la même manière que nous sommes bien aidés par les pouvoirs publics puisque nous ne subissons pas de fermeture administrative »…
Il faut bien comprendre que « nos clients ont besoin de pouvoir livrer leurs déchets de manière continue, et pour les utilisateurs du combustible, ils ont besoin d’une quantité et d’une qualité constante ; ce double sinistre pourrait mettre à mal notre compétitivité si nous n’avions pas avec chacun, instauré une relation de confiance »…
Pour faire court, à mots à peine couverts, notre interlocuteur trouve pour le moins étrange, qu’une installation géniale puisse cramer par deux fois…

Et puis, « afin de poursuivre notre développement, et limiter au strict minimum l'enfouissement des déchets, nous avons demandé (il y a 7 ans !) une autorisation de construire un méthaniseur ; nous devrions avoir le feu vert tout bientôt, et pourrons donc construire ce nouvel équipement qui sera opérationnel dans les deux ans qui viennent : il sera à même de traiter 70 000 tonnes de biodéchets, provenant des gros producteurs » (Rungis, pour ne citer que cet exemple francilien, affiche 20 à 25000 tonnes d’invendus par an, ndlr)…
On l’aura compris : dans l’esprit , comme sur le terrain, on ne se laisse pas abattre par les coups du sort. Malgré les maux récemment subis, Marc Rajade est très clair : « pas question de baisser les bras ; on persiste et persévère »…
