"Shaping Suez 2030" : changement de cap et nouvelle stratégie

Le 30/09/2019 à 20:31  

"Shaping Suez 2030" : changement de cap et nouvelle stratégie

Stratégie Le groupe présentera ce mercredi, sa stratégie à l'horizon 2030 : elle vise "une croissance rentable et sélective" et se donne pour objectif de faire de Suez "le leader mondial des services à l'environnement", ce qui signifie passer devant Veolia qui occupe la pôle position dans le secteur. 

 "Shaping Suez 2030", tel est le nom de code du plan concocté par le géant français du traitement de l'eau et des déchets, un plan d'envergure qui sera détaillé ce mercredi par son directeur général Bertrand Camus. "Mon ambition est de faire de Suez le leader mondial des services à l'environnement", avait-il annoncé fin juillet à la presse, en commentant les résultats semestriels du n°2 mondial du secteur (le N°1 étant Veolia).

Succédant au président historique, Gérard Mestrallet, Bertrand Camus a pris la tête du groupe en mai au côté de Jean-Louis Chaussade, directeur général sortant et désormais président du conseil d'administration. "Nous allons nous focaliser sur les marchés prioritaires, et à cette fin nous menons une revue complète de notre portefeuille d'activités pour consolider nos choix industriels", avait également indiqué le dirigeant, sans plus de détails, précisant néanmoins que "le projet +Suez 2030+ sera un projet global, de croissance rentable et de conquête"... 

Pour cette année 2019, l'industriel a confirmé ses objectifs, et vu au premier semestre son bénéfice - hors éléments exceptionnels - croître de 14,3% à 79 millions d'euros. Sur ces six premiers mois son chiffre d'affaires avait atteint 8,66 milliards d'euros, en hausse de 3,7%. Pour autant, le groupe est depuis quelques mois sous la pression du fonds activiste britannique Amber Capital, actionnaire à 1,9%, qui lui a demandé de "remettre à plat sa stratégie".
"On reproche à Suez de prioriser la croissance du revenu, du chiffre d'affaires, au détriment de la rentabilité des actifs", explique Tancrède Fulop, analyste financier chez Morningstar. Et dans le même temps, "le dividende est stable depuis 2008"... Mercredi, "le marché attend des annonces de cessions, peut-être aussi une augmentation des économies de coûts", poursuit l'analyste, tout en s'interrogeant sur la capacité du tandem Camus-Chaussade à s'affranchir des politiques passées.

Avec l'eau et les déchets, enjeux renforcés par le réchauffement climatique et la nécessité de valoriser les ressources, Suez est "sur des marchés porteurs", avait souligné le directeur général, rappelant au passage, l'importance de l'innovation. "Nous présenterons aussi une trajectoire financière renforcée permettant une amélioration de performances à court terme et créant de la valeur à moyen terme. La performance opérationnelle est au coeur de mon projet". Outre le marché traditionnel des villes, Suez veut relever la part des clients industriels à 50% de son activité (40% aujourd'hui)...