Ski : c’est du sport que de les recycler

Les loueurs de planches le savent, il faut sans cesse renouveler la gamme : marketing, innovation, mode et vieillissement effectif, tout y passe et explique cette courte vie. Après c’est la casse. Enfin façon de parler parce qu’il existe une petite entreprise savoyarde dénommée Tri Vallées qui a décidé de les recycler.


« Le premier broyeur à marteaux que nous avons utilisé aboutissait tout juste à les plier », se souvient Gauthier Mestrallet. Avec le temps et l’expérience aidant, on a mis au point un procédé qui nécessite, tout de même, sept broyeurs pour mettre à mal et réduire en bouillie les matériaux compressés qui assurent la bonne glisse tant recherchée...
Après avoir récupéré la ferraille grâce à un aimant, puis les métaux non ferreux par aspiration, restent 75 % de matériaux composites et divers plastiques finement broyés, qui sont revendus aux cimenteries autour de Grenoble. « Trois tonnes de ces matériaux égalent une tonne de pétrole», précise Gauthier Mestrallet, qui assure que le produit bénéficie d'un « pouvoir calorifique énorme».

Les skis se louant le plus souvent, il n'est donc pas étonnant que le principe qui s'applique soit celui du "distributeur-payeur". A chaque magasin d'adopter ou non le système, moyennant un coût de 2 euros le recyclage d'une paire de skis. « C'est un surcoût raisonnable. Auparavant nous faisions appel à un huissier qui nous fournissait un certificat de destruction, afin d'éviter les reventes de matériel. Puis, on jetait les skis dans une benne de décharge au début de l'été », a confirmé Pascal Valentin, propriétaire de magasins à La Plagne.
Après la Savoie (Val-d'Isère, Courchevel et Méribel), la Haute-Savoie (Les Gets et Flaine), et quelques autres stations, dont Chamrousse, en Isère, ont adopté le recyclage des vieux skis. Reste à faire une descente du côté des Hautes Alpes et des Pyrénées...

