Surcapacités d'acier dans le monde : le risque serait à son plus haut niveau

Le 13/04/2016 à 19:32  

Surcapacités d'acier dans le monde : le risque serait à son plus haut niveau

Production d'acier Après une longue période de croissance de la demande tirée par la Chine dans les années 2000, l’acier souffre de la faible croissance de l’économie mondiale. Le déséquilibre offre / demande est aussi alimenté par les surcapacités et exportations chinoises. En février de cette année, le gouvernement chinois a annoncé une première réduction des capacités de production de 40 millions de tonnes. Pour la Coface, qui organisait aujourd'hui une conférence, le risque de crédit grimpe pour les entreprises sidérurgiques, tandis que l'on ne peut pas attendre de rééquilibrage du marché avant 2018...
 
 Le Groupe Coface, un leader mondial de l'assurance-crédit, propose aux entreprises du monde entier des solutions pour les protéger contre le risque de défaillance financière de leurs clients, sur leur marché domestique et à l’export. En 2015, le Groupe, fort de 4 500 collaborateurs, a enregistré un chiffre d’affaires consolidé de 1,490 Md€. Présent directement ou indirectement dans 100 pays, il sécurise les transactions de plus de 40 000 entreprises dans plus de 200 pays...
Aujoiurd'hui, avait lieu une conférence sur le marché mondial de l'acier, lequel est en relation directe avec celui du recyclage des ferrailles...
 
En 2014, la production chinoise d’acier représentait 45% du total mondial. Or, son appétit s’essouffle avec une contraction de -3,3% en 2014 et de -5% de sa consommation en 2015. Dans le même temps, ses capacités de production ont continué de croître, accentuant le déséquilibre mondial entre l’offre et la demande. Si la production mondiale s’affaiblit (-3,1% à fin février 2016) et 1/3 des lignes de production d’acier sont à l’arrêt, l’offre reste abondante, avec une forte pression sur les prix qui sont en baisse significative. La Chine exporte désormais ses excédents de production (+20% en volume en 2015) fragilisant les filières, notamment en Europe, aux Etats-Unis ainsi que dans les pays émergents.
 
L’économie chinoise est confrontée à des changements structurels induits par la tertiarisation de son modèle de croissance: un déclin de l’industrie au profit des services. La consommation domestique d’acier en Chine a donc déjà atteint son pic et continuera de décroître.
Coface constate une dégradation graduelle du risque de crédit dans la métallurgie mondiale. Le secteur est le plus à risque parmi les 12 filières évaluées par Coface : il est désormais considéré comme « très élevé » en Amérique latine, Asie émergente, Moyen-Orient et Europe de l’Ouest et comme « élevé » en Europe centrale et Amérique du Nord. C’est, en effet, l’un des moins rentables au monde (90e sur 94 secteurs) et des plus endettés. La compétitivité-prix de la Chine (surtout pour les aciers bas de gammes) fragilise les sidérurgistes à travers le monde. Mais les surcapacités actuelles pèsent également sur le risque de crédit en Chine où la hausse de l’endettement des entreprises est significative.
 
Cependant, un rééquilibrage entre l’offre et la demande est possible à partir de 2018. D’une part, les premières réductions des capacités de production chinoise commenceront à se matérialiser. D’autre part, le rattrapage des économies émergentes sera moins dynamique que par le passé, mais leur urbanisation croissante et la hausse du nombre de classes moyennes constitueront de nouveaux relais de croissance. . Les trois principaux secteurs consommateurs d’acier demeurent bien orientés à moyen terme :
 Le secteur automobile dispose d’une marge de progression importante dans les économies émergentes. Par exemple, en Inde on compte 100 voitures pour 1 000 habitants (alors qu’aux Etats-Unis c’est 808 pour 1 000 habitants) ;
 La mécanique jouit aussi de nombreux relais de croissance, à la fois dans les émergents mais aussi dans les économies avancées ;
 Enfin, l’activité dans la construction devrait repartir grâce au fort potentiel d’urbanisation dans la plupart des pays émergents.

 L'étude complète de la Coface sur le marché de l'acier  est à découvrir ici