Textiles : Aggropolys implante 80 bornes... Et organise la grogne des assos

Les « habits box » attendent les textiles et chaussures ne servant plus : les habitants d’Agglopolys sont désormais invités à y déposer leurs TLC, « même usés ou déchirés »...


« Pour les textiles qui ne peuvent pas être portés, 20% seront destinés à l’effilochage pour la fabrication de matières comme l’isolant, et 19% seront directement recyclés pour produire des chiffons d’essuyage.
La matière non valorisée représente moins de 5% des volumes collectés dont 1% des textiles seront utilisés en valorisation énergétique. Les chaussures étant rarement recyclées (la variété et complexité des modèles rendent leur traitement difficile), mais plutôt réutilisées ».

Le prestataire est chargé d'installer les conteneurs à textiles, et les remplacer s’ils sont défectueux, de les vider régulièrement, afin d’éviter les débordements, d'intervenir sous un délai de 48h, en cas d’apport massif et imprévu, et d'entretenir régulièrement les conteneurs ainsi que les abords.
La régie de quartier gère le tri d’une partie des vêtements collectés, le nettoyage et le stockage du linge qui pourra être distribué à des personnes démunies ou qui pourra être revendu afin de financer des actions (réutilisation ou réemploi). Les textiles inutilisables seront pris en charge par KFB (située à Boulogne-sur-Mer ) qui assurera, en dernier ressort, la reprise et le négoce des matières collectées, dont les recettes représentent la seule rémunération du groupement.
La spécialité de KFB est le recyclage textile avec une double casquette : elle pratique le tri (fripe, chiffon d’essuyage, isolation), puis la revente de toutes matières textiles, mais produit et vend aussi, des chiffons industriels d’essuyages.

EcoTLC qui perçoit des contributions des distributeurs d’articles de textiles et soutient financièrement les opérateurs de tri, comme les collectivités territoriales, sera aux côtés d'Agglopolys du fait de la mise en place de cette filière de tri.

C'est comme si nous sommes mis « devant le fait accompli, alors que nous avions un système de ramassage et de tri efficace, avec plus de trente salariés qui effectuent ce travail », ajoute Eugène Derrien, président d'Emmaüs qui précise qu'Emmaüs « n'a pas du tout dans la même démarche que l'agglomération (...)». « KFB est une entreprise cotée en bourse, KFB (...). Chez nous, les vêtements sont collectés et triés par nos propres soins. Nous nous avons des contrats aidés qui ne peuvent fonctionner qu'à travers ces dons »...
Même déception et agacement du côté de la Croix Rouge de Blois, présidée par Jean-Marie Poitou qui a confirmé que « la mise en place de la multitude de conteneurs de l'Agglomération a occasionné une baisse des dons des textiles ». C'est d'autant plus dommageable que « l'apport des textiles représente 60 % de l'apport financier de la Croix-Rouge: c'est notre gagne-pain qui nous permet de mettre en place toutes nos actions. Là, on nous enlève le pain de la bouche », plaide Michèle Garcia, responsable de l'action sociale dans l'association.

