Textiles : Emmaüs et Le Relais seraient-ils en bisbille ?

Le torchon brûle et la balle (de chiffons) est au centre du conflit : il faut dire que la tonne est passée de 80 euros à... 400 ! De parts et d’autres d’un terrain, qui est loin d’être aplani, les professionnels de la collecte et du recyclage des textiles français : les poids lourds, tels que Emmaüs ou Le Relais, mais pas seulement. On aurait enregistré aussi, des démissions en cascade au sein du Conseil d'Administration de Federec Textiles, des entreprises adhérentes ayant quitté la table en raison d'attitudes du Relais qui auraient été jugées contestables et inacceptables. Federec parviendra-t-elle à raccommoder ses chiffonniers ? That’s the question… Elle y a tout intérêt. Pour l'heure, la branche textile est à couteaux tirés. En d’autres termes, rien ne va plus et ça tire à vue chez les chif’tirs…

Plusieurs entreprises membres du conseil d’administration de Federec textiles ont mis en évidence que le dialogue est difficile, voire impossible, entre les parties prenantes. La coupe semble pleine et il n’est pas question pour un certain nombre de professionnels, de mettre « le mouchoir » par-dessus. D'où la situation qui prévaut en attendant les prochaines élections (qui ne sauraient tarder).
Dans un autre registre, un article récent paru dans le numéro de 2129 de notre confrère le Point, remettant en cause certaines pratiques du collecteur de textiles usagés Le Relais, met le feu aux poudres.


Dans ce même article, on peut lire que Nord-Sud Export (tel est le nom de la société dont il est question) vend à l’étranger une partie du textile collecté par le Relais.
Le dirigeant d'Emmaüs Montpellier, Dominique Boisseau, ne décolère pas : "en France, ça s’appelle de l’abus de bien social, même si dans la loi arabe, ça n’existe pas". Et d'ajouter que dans très peu de temps, en ce mois de septembre, le dossier sera étalé en interne à Emmaüs, mais au niveau national. Et de prévenir que "ça va réagir violemment, croyez-moi".

Ainsi, Hatem Sedkaoui, directeur général de Next textiles (une filiale de Sita et Soex), ajoute sa pierre à l’édifice ou plutôt son pavé dans la mare, en déclarant que le patron du Relais « emploie des Bengalais et des Pakistanais à 4 dollars par jour ».
Alors !? Que penser?

Et de Un, il regrette ce tapage à propos d’une situation qu’il juge très claire « Je n’ai jamais mis un euro dans Nord-Sud export, je ne toucherai jamais un euro. J’ai demandé au Relais de me mandater comme le ferait une société pour un cadre qui agirait pour le compte de son entreprise », a-t-il déclaré à notre confrère Le Midi Libre. Et d’ajouter que « des 4 M€ de chiffre d’affaires, une fois tout payé, il reste 100 000 à 200 000 € de bénéfices reversés au Relais depuis 2011 ». Avant cette date, notre confrère Le Point indique que les bénéfices auraient été réinvestis dans l’achat des terrains et des locaux exploités par Nord Sud Export.
Et de Deux, s’il a pris l’initiative de la mise en route de cette filière à l’export, en 2004, c’est que « rien ne se vendait en textile et qu’il fallait trouver des débouchés ». Il se trouve qu’un ancien client, Mohamed Khawam, un citoyen Belge d’origine syrienne, lui aurait proposé ce montage à Dubaï, afin d’écouler « des stocks qui sinon, auraient fini en décharge ».

Seulement voilà : sans doute aussi cela aura-t-il aiguisé certains appétits, généré des pratiques nouvelles et ces dissidences dont ce noble métier se serait bien passé… Attendons la suite ; car pour l’heure, on est loin d’en avoir terminé avec cette bataille de chiffonniers…


