
Rendez-vous a été fixé le 2 mars prochain, au tribunal d’Amsterdam, après que la société affréteuse du Probo Koala, Trafigura ait été assignée le 16 février dernier : une déferlante de plus de 100 000 personnes ont en effet porté plainte… et demandent réparation : 280 millions d’euros sont à la clé.
Si la multinationale, spécialisée dans le courtage pétrolier, a ses quartiers généraux en Suisse, elle est enregistrée aux Pays-Bas, ce qui justifie la compétence du tribunal d’Amsterdam. Elle n'a jamais été condamnée pour le déversement alors que des accords à l'amiable ont été conclus en Grande-Bretagne et en Côte d'Ivoire.

On se souvient en effet que Trafigura a toujours nié que le déversement ait provoqué décès et maladies graves ; la société avait pourtant accepté à l’époque de verser une compensation substantielle à l’Etat Ivoirien.
En février 2007, en effet, l’Etat ivoirien cessait toute poursuite contre Trafigura, moyennant le versement d'une indemnisation globale de plus de 100 milliards de FCFA (152 millions d'euros).

Deux ans plus tard, en 2011, la justice néerlandaise avait rejeté une requête de l'association écologiste Greenpeace, qui souhaitaient que Trafigura soit poursuivie aux Pays-Bas pour les faits commis en Côte d'Ivoire : la Cour avait indiqué qu'aucune des victimes ne résidait aux Pays-Bas et que les faits reprochés s'étaient produits hors des Pays-Bas.

En conséquence, « il est demandé au tribunal de bien vouloir juger que la société Trafigura Beheer BV est responsable civilement des dommages corporels, moraux et économiques qu'elle a causés aux demandeurs, et qui résultent de lʼexportation illégale depuis les Pays-Bas et du déversement à Abidjan, des déchets toxiques transportés à bord du Probo Koala », tel est le libellé de l'assignation signée par Mathieu Cencig et François Hascoet, Avocats à la Cour I Attorneys at law.
Selon eux, cette affaire sans précédent présente un enjeu majeur pour la santé publique des populations dʼAbidjan qui restent exposées encore à ce jour aux sites pollués, et risquent de développer à lʼavenir des maladies graves tels que des cancers.
relayé par l'AFP. Pour l’heure, Trafigura s'est refusée à tout commentaire.

Ce délai réglementaire de deux semaines doit permettre aux parties de trouver un éventuel accord à l'amiable, confirme Maitre Cencig. « Nous représentons dans cette affaire aux Pays-Bas les victimes qui n'étaient pas concernées par l'accord conclu en Grande-Bretagne » (...) « nous voulons que cette histoire soit conclue une bonne fois pour toute ».
