Travailler plus... pour polluer plus ?

Le 19/06/2007 à 16:58  

Travailler plus... pour polluer plus ?
pollution Des analyses réalisées par plusieurs ONG américaines et canadiennes démontreraient que les pays où la durée moyenne du temps de travail est plus grande sont globalement plus polluants, et que le manque de temps de loisirs induit des types de consommation et de divertissements qui entraînent des effets pervers en termes de développement durable...

Les actifs dont les journées sont plus longues ont une empreinte environnementale plus importante, par exemple en ayant davantage recours aux produits emballés et conditionnés (fast-food, eau en bouteille, sodas...). En outre, toujours selon les ONG, les revenus supplémentaires résultant du surcroît d'activité seraient dépensés de manière peu respectueuse de l'environnement.

Contrairement aux nations européennes qui ont réduit le temps de travail, les Etats-Unis ont fait le choix, à l'ouverture de l'ère de l'automatisation dans les années 1970, de mettre la main d'oeuvre en compétition avec les automates. Ce choix aurait mécaniquement provoqué la chute des salaires et l'augmentation conjointe des heures travaillées pour maintenir les revenus.
Une campagne, intitulée "Take Back Your Time" a d'ailleurs été lancée dans le pays. Elle appelle à une réglementation fédérale garantissant 3 semaines de congés payés et espère en faire un thème de la campagne présidentielle à venir. Les Etats-Unis sont la seule nation industrielle qui n'offre aucune protection pour les congés ; pire : un quart des travailleurs américains ne bénéficie d'aucun congé payé.

Au pays de George W. Bush, la durée annuelle du travail excède de 5 semaines celle du Royaume-Uni et de 12,5 semaines celle de l'Allemagne, ce qui représente 22% de la consommation mondiale d'énergies fossiles et 50% de la production des déchets solides du monde. Selon certains scientifiques, il faut voir dans ces chiffres des indicateurs du prix environnemental à payer pour une société où dynamique économique et bien-être sont trop souvent synonymes de consumérisme et de matérialisme. Aujourd'hui, un Américain consomme 53 plus de biens qu'un Chinois.