Tri des déchets : Guyot met 5 patates au pot

Le 01/07/2011 à 15:52  
Tri des déchets : Guyot met 5 patates au pot
Guyot Industrie Cap sur la Bretagne : un investissement majeur a été décidé par Guyot environnement. L'entreprise brestoise de gestion des déchets investit en effet 5,5millions d'euros cette année, dont trois millions dans son centre de tri à Morlaix…

 Créé en 1983 par Michel Guyot, Brest Recyclage est peu à peu devenu un groupe avec la création de la holding Guyot Environnement en 1998. cela étant, l’entreprise demeure familiale. Le fils, Erwan Guyot, la fille, Giulia Guyot, le gendre et beau-frère Frédéric Gestin… et le papa, travaillent dans la PME. Si le fondateur a pris du recul pour s'occuper, avec un certain succès, du Stade Brestois, monté en Ligue 1 il y a un an, les enfants y bossent à plein temps et développent une belle entité.

On travaille et on investit en famille…
La tentation de l'intervention d'un tiers, fonds ou autre, n'est jamais venue, même pendant la crise, survenue en 2008 sur le marché de la ferraille dont l’entreprise Guyot est une spécialiste. Alors que le prix de la ferraille dégringolait, alors que l’entreprise venait d’investir 12millions d'euros dans une nouvelle machine (un broyeur plus performant), un choix stratégique pour faire face au volume, l'entreprise a donc fait le dos rond. Et les effectifs maintenus en poste, «en faisant tourner les salariés sur les différents sites», explique le Directeur général. Aujourd'hui, la crise est passée. «De 122€ la tonne en novembre 2008, la ferraille est revenue à un niveau de 200 € en janvier 2011 ; on respire mieux », explique Erwan Guyot.

Erwan Guyot Le groupe, qui occupe aujourd’hui 280 salariés répartis sur onze sites en Bretagne a retrouvé un niveau d'activité à 220.000 tonnes de ferrailles. Pendant la crise, le volume était tombé à 170.000 tonnes traitées à Brest par broyage. En tout, ce sont 180.000 tonnes qui sont expédiées par voie maritime. «Un bateau de 35.000 tonnes de ferraille par semaine quitte l’entreprise, au départ de notre quai privé», précise Erwan Guyot.
Le groupe s'est développé entre2004 et 2009 par des croissances externes en Bretagne. On a envisagé une implantation en Loire-Atlantique en 2009, «mais la crise nous a beaucoup freinés», rappelle le DG. Nantes est à nouveau à l'ordre du jour : pour 2013, avec l'acquisition d'un terrain de deux hectares et demi. «Il s'agit d'un centre de valorisation de matières»… Désormais, l’entreprise a deux métiers : la récupération et le recyclage des ferrailles et métaux et la gestion globale des déchets. «Nous installons des sites tous les 70 à 100km. C'est ce qui est pertinent pour les camions lorsqu'il assure le transport des déchets d'un site à l'autre ».
Le développement prévu avant la crise peut rependre.
Et c’est précisément ce qui est en train de se passer.

Guyot Environnement va d'ailleurs injecter 5,5 millions d'euros cette année dans l'entreprise, dont 3 millions sont destinés à son site de Saint-Martin-des-Champs, près de Morlaix, spécialisé dans la gestion des déchets pour les collectivités. «Avec ses six hectares et le bâtiment de 6.000m², il a plutôt une fonction de prestation de services aux collectivités avec la collecte et une déchèterie», explique Erwan Guyot. Le centre de tri sera modernisé. «Le recyclage a évolué, poursuit le DG. Aujourd'hui, on peut traiter des yaourts sales par exemple. Eco-emballages nous donnent de nouvelles consignes de tri»…
Une mise à niveau de l'outil s'imposait donc. La nouvelle ligne sera équipée d'une technique avec tri optique. « D'où un investissement plus lourd qu'en 2002, où nous avions mis 1,5 million d'euros. La machine est plus élaborée»…
On en profite pour travailler à l’amélioration de l'ergonomie pour les salariés. Le début des travaux est prévu en octobre pour une mise en service au printemps 2012. Sur ce même site, l'autre changement concerne l'amélioration de l'accueil au public car la société reçoit de plus en plus de visites de scolaires notamment. Enfin, le reste de l'investissement en 2011 concerne une nouvelle station d'épuration à Brest et un nouveau prébroyeur afin de faciliter le traitement de la ferraille.