Tri : quand l'erreur peut donner des sueurs froides

Le 01/09/2016 à 18:15  

Tri : quand l'erreur peut donner des sueurs froides

Tri via le trommel Voilà un fait divers qui en dit long sur l'importance du respect des consignes : une employée du centre de tri de Saint Gaudens (31) a été, au cœur de l'été, indisposée, ce qui a suscité un appel aux pompiers. Etaient en cause des bouteilles d'acide chlorhydrique, rien que ça, parmi les déchets d'emballages ménagers, autrement dit, des déchets qui n'avaient évidemment rien à faire dans le bac jaune... Négligence caractérisée ou communication à revoir ???
 Voilà un incident in fine sans conséquence grave pour l'agent qui a inhalé le produit dangereux grâce à des soins immédiats, mais qui aurait pu avoir des incidences beaucoup plus sérieuses : en l'occurrence, quelques « vieilles bouteilles » remplies d'acide chlorhydrique ont en effet été négligemment jetées dans le bac dédié aux déchets d'emballages ménagers... Dans le cas présent, c'est de l'acide comme cela pourrait être tout autre chose (produits inflammables, ou explosifs), ailleurs.
Ce qui pose en tout cas la question de la communication des informations dédiées au tri, puisqu'il est avéré que d'aucuns sont privés de simple bon sens... quand ce n'est pas faute de faire figurer des indications obligatoires sur les emballages de ces produits dangereux (peintures, acides, solvants, produits phytosanitaires et bien d'autres), lesquels sont utilisés avec les précautions qui s'imposent. Lorsqu'il s'agit de s'en débarrasser, la règle à appliquer ne semble plus être la même, du moins pour certains (qui ne constituent pas la majorité d'entre nous, fort heureusement).

 Fin juin 2016, sur 70 opérations de collecte des déchets chimiques, EcoDDS, l’éco-organisme en charge la filière des déchets chimiques de ménages, indique avoir collecté 75 tonnes de ces déchets. 58 villes de France auront accueilli les journées EcoDDS organisées en partenariat avec les enseignes Leroy Merlin depuis le 2 avril et Castorama depuis le 4 juin. « Ces résultats représentent 6 années de collecte dans une déchetterie française moyenne, tandis que d'ores et déjà, le record 2015 est dépassé (l’objectif fixé à 100 tonnes au lancement des opérations pourrait même être atteint avant la fin de la campagne). Au total 150 journées sont prévues en 2016, le tout dans 109 villes et 12 régions de France afin de permettre aux ménages de se débarrasser des produits qui génèrent des déchets chimiques », indique l'éco-organisme.
De fait, ce grand ménage s'est poursuivi cet été et continue à la « rentrée » : 43 nouvelles journées de collecte de déchets chimiques, pilotées par EcoDDS seront mises en œuvre dans 10 Régions de France, la « campagne 2016 » devant se clôturer le samedi 29 octobre dans les villes de Béthune, Blois et du Havre.

 Il reste que l'incident ayant eu lieu sur le centre de tri du Sivom doit faire réfléchir et peut-être infléchir les campagnes d'informations consacrées à ces déchets. Il serait intéressant de rappeler notamment, un élément simple et majeur à la fois : les centres de tri sont composés de machines et technologies de pointe (ce qui suggère des investissements coûteux), mais aussi des personnels qui n'ont pas à subir les effets collatéraux d'un tri mal compris qui pourrait s'avérer dangereux, ce qui n'est évidemment pas l'objectif.