Un Ministère d'Etat démontable : lamentable !

Le départ précipité de la Ministre de l'Ecologie, du Développement Durable, des Transports et du Logement, son non remplacement et le rattachement du Ministère au cabinet du Premier Ministre sont jugés par les écologistes de tous bords, déplorables. Nathalie Kosiuscko Morizet a en effet démissionné pour devenir porte-parole de Nicolas Sarkozy dans le cadre de la campagne présidentielle ; elle n'est pas remplacée. Cela signifie-t-il que les questions environnementales sont absentes du débat politique ? On ne sait. Ce qu’on note en revanche, c’est que le quinquennat de Nicolas Sarkozy a commencé avec la création d'un véritable ministère de l'Environnement, et qu’il s’achève sans ce ministère … L’environnement sera-t-il le grand perdant ???

Pour l'heure, la nomination de Nathalie Kosciusko-Morizet en qualité de porte-paroles du président-candidat le 18 février dernier, va entraîner la disparition de la structure « en ce sens que les portefeuilles du ministère de l'Environnement seront bientôt rattachés au Premier ministre », a indiqué le chef de l'Etat. La démission de NKM est l'affaire de « quelques jours» : « j'ai quelques dossiers à finir, notamment la clause de sauvegarde sur les OGM. (…) Après je m'occuperai à plein temps de la campagne», a complété la ministre...

L'effacement et l'absentéisme d'un Ministre de l'Ecologie pendant plusieurs mois, va à la fois faciliter l'enlisement de projets favorables à l'environnement et les autorisations défavorables à l'environnement. La bise d'adieu aux anti-maïs transgéniques ne change rien sur le fond.
Les arbitrages de Matignon sont rarement favorables à l'environnement. Ils le seront encore moins quand la chaise du Ministre de l'Ecologie sera vide », souligne l’association Robin des Bois.

« La duplicité érigée en mode de gouvernance permet ainsi au chef de l’Etat de débuter son mandat avec le Grenelle de l’environnement tout en le terminant sans ministre de l’Ecologie ». Pour Agir pour l’Environnement, « une politique ambitieuse en matière de protection de l’environnement ne peut être menée les seules années impaires ».

Cet abandon du Gouvernement intervient alors que des dossiers "délicats" devaient passer par un arbitrage interministériel car ils impactaient plusieurs ministères. C'est le cas des OGM, en particulier de la position française sur le pourcentage de contamination toléré des semences paysannes, pour laquelle il y avait désaccord avec le ministère de l'Agriculture. C'est aussi le cas de la réforme du code minier qui révèle un conflit avec le ministère de l'Industrie et de l'énergie.
Face à la gravité de la situation actuelle, les Amis de la Terre demandent qu'aucune décision interministérielle, en rapport avec l'environnement, ne soit prise durant la campagne », exprime à son tour la présidente des Amis de la Terre, Martine Laplante …

