USA : faudra-t-il bientôt payer plus cher pour recycler?

Atterrissage un peu brutal aux Etats Unis où l'on prend conscience, sur le tas, qu'un tri soigné a un coût certain, et qu'à défaut de l'acquitter, ce qui résulte d'un tri non suffisamment rigoureux aura de plus en plus de difficulté à être écoulé sur les marchés, la Chine, vaste exutoire jusqu'à récemment, ayant restreint le taux d'impuretés admissibles dans les matières recyclées... Et c'est ainsi qu'au lieu de vendre les matières, il faut parfois payer pour s'en débarrasser...
Les importateurs chinois n'ont plus le droit de « fermer les yeux » sur les impuretés contenues peu ou prou dans les balles de papiers, plastiques et autres cartons, car la Chine interdit l'introduction, sur son territoire, des déchets trop sommairement triés au regard des dispositions récentes et plus restrictives qui ont été adoptées.


On a embauché davantage de personnels, et également ralenti le rythme des machines, de sorte à organiser un tri plus strict. Mais les nouveaux taux d'impuretés admis semblent difficilement compatibles avec les technologies américaines actuelles, qui sont à la peine pour satisfaire des taux d'impuretés aussi bas. Aussi, les professionnels outre-Atlantique, sont nombreux à considérer que d'ici 2020, presque toutes les catégories de déchets seront refusées. Le choc est rude...

Ailleurs aux Etats-Unis, des recycleurs se sont résolus à ne plus trier le plastique et le papier, qui finissent en enfouissement, même si personne « ne veut le dire à haute voix, car personne n'aime le faire », a confirmé à l'AFP, Bill Caesar, patron de WCA, société basée à Houston. D'autres entités très connues, telles que Republic Services et Waste Management ont admis « l'avoir fait ponctuellement, comme dans l'Oregon ». En Floride, des petites villes, ont tout bonnement cessé de collecter à part les déchets recyclables.
Car il faut se faire une raison : si d'autres pays tels que l'Indonésie, le Vietnam ou l'Inde, sont importateurs et peuvent absorber des quantités non négligeables, ils ne peuvent évidemment pas capter l'équivalent de ce qui était introduit sur les marchés chinois... loin s'en faut.
« La Chine a donné trop peu de temps au secteur pour s'adapter », constate avec quelque regrets, Adina Renee Adler, de l'Institute of Scrap Recycling Industries (ISRI) ; « nous aurons bientôt tellement de stocks que nous serons obligés d'en mettre de plus en plus dans les décharges, dès lors que nous ne pourrions trouver de nouveaux marchés », complète le président de la National Waste and Recycling Association, Darrell Smith.

