Usine de compostage Thalie : un nouveau procédé industriel

Le 08/07/2016 à 17:03  
Usine de compostage Thalie : un nouveau procédé industriel
usine Thalie Le Sydec (Syndicat départemental d’équipement des communes des Landes) présente la nouvelle unité de valorisation des effluents issus du traitement de l’air de l’usine de compostage "Thalie". Avant l’installation de ce nouveau procédé industriel, les effluents acides issus de la désodorisation de l’air et concentrés en ammoniaque étaient stockés dans une cuve enterrée, puis acheminés par camion jusqu’à la station d’épuration de Tarnos pour y être traités…

 Désormais, ces déchets vont être valorisés sur place dans une unité innovante développée et mise au point par la société Alcion Environnement. Ainsi, 2 nouveaux produits vont être fabriqués à partir des jus de désodorisation de l’air :
 Une solution ammoniacale à 20% : ce produit est valorisable dans l’industrie (traitement des oxydes d’azote dans les gaz de combustion), mais aussi comme engrais pour l’agriculture. Des premiers tests en milieu industriel vont être effectués par la société Europlasma à Morcenx.
 Une solution de nitrate de sodium : ce produit est destiné aux exploitants de réseaux d’assainissement, dont le Sydec, pour lutter contre la formation d’H2S (hydrogène sulfuré) dans les installations d’assainissement. En effet, ce gaz présente un danger pour les agents d’exploitation mais également pour les installations de traitement des eaux usées en béton (risque de corrosion important).

 Cette unité est la première de ce type à être installée en France à l’échelle industrielle. Elle constitue une avancée technologique importante et représente un exemple concret d'économie circulaire en améliorant l’empreinte carbone, en favorisant le recyclage de matière, et en limitant le transport ainsi que la consommation d’énergie nécessaire à la fabrication de ces produits. Sur le plan scientifique, l’Université de Pau et des Pays de l’Adour (UPPA) a été chargée par le Sydec de suivre le fonctionnement de cette nouvelle unité pendant 3 ans afin de valider le process développé par la société Alcion.

 Ce projet innovant d’un montant de 663 K€ a été fortement soutenu par l’Ademe (subvention de 292,5 K€) et par l’Agence de l’Eau Adour Garonne (165,5 K€), le solde étant financé par le Sydec sur ses fonds propres (205 K€). L’amortissement de cet investissement sera assuré par la vente des produits ainsi que par les économies faites sur le coût d’élimination des jus de désodorisation.

 Des premiers essais concluants ont été réalisés depuis mars 2016. La mise en marche industrielle en fonctionnement normale va intervenir dès cet été. L’exploitation est assurée par le constructeur pendant 2 ans avec un suivi du fonctionnement effectué par l’UPPA. "Ce projet développé par une entreprise régionale et soutenu par des financements publics importants est exemplaire sur bien des points : l’innovation, la protection de l’environnement et le développement de l’économie circulaire", souligne le Sydec.