Vie d'ordures : de l'économie du déchet

Le 06/02/2017 à 23:37  
Vie d'ordures : de l'économie du déchet
Déchets municipaux L’exposition "Vies d’ordures, de l’économie des déchets" invite à un voyage autour de la Méditerranée, à la découverte des paysages, des technologies, des objets recyclés ou de deuxième vie, et surtout à la rencontre des hommes et des femmes qui gèrent nos déchets, en vivent et souvent les subissent. Il s’agit d’interroger leurs savoir-faire, leurs conditions de vie, les rapports sociaux et les conflits dans lesquels ils sont pris.

 Le Mucem présente du 22 mars au 14 août 2017 l’exposition "Vies d’ordures. De l’économie des déchets". Qu'est ce qui justifie cette exposition? Notre empreinte écologique est exponentielle : plus de 80 % de la surface émergée de la planète est sous influence humaine directe. Cette surexploitation de l’écosystème engendre des bouleversements naturels : hausse de la température du globe, appauvrissement de la couche d’ozone, acidification des océans, épuisement des sols et des sous-sols. Nos sociétés sont transformées en sociétés du déchet.
Quelques données synthétique permettent de mieux appréhender le problème :
7 à 10 milliards de tonnes : la masse les déchets produits dans le monde en 2012. Un chiffre qui intègre tous les déchets : municipaux, activités économiques, bâtiment et agriculture.
1,3 milliards de tonnes : les Déchets Municipaux Solides (DMS) dans le monde.
1,2 kg de déchets : les déchets municipaux produits par habitant en 2013 par jour, soit en moyenne au niveau mondial 438 kg par an.
243 millions de tonnes : les déchets municipaux en Europe en 2013, soit 481 kg par habitant et par an.
50 millions de tonnes : les déchets produits au Maghreb en 2013, soit en moyenne 242 kg par habitant et par an, soit la moitié d’un habitant d’un pays européen.
511 kg : le poids de déchets municipaux produits annuellement par habitant en France à comparer avec le pays d’Europe qui en produit le moins, la Serbie et ses 310 kg et celui qui en produit le plus, le Danemark avec 749kg et aussi avec la métropole Marseillaise et ses 613 kg.
22% : la proportion de déchets recyclés en France à comparer avec 50 % de recyclage en Allemagne.
80 % : la proportion de déchets mis en décharge en Grèce ou en Bulgarie à comparer avec les 2% en Allemagne où la plus grande partie des déchets non recyclés ou compostés sont incinérés.
32% : la proportion de déchets compostés en Autriche soit la quasi-totalité des déchets organiques à comparer avec le taux de compostage en France de 17%.
60 % : la proportion des déchets organiques et donc potentiellement compostables dans les poubelles des pays de la rive Sud soit deux fois plus que dans celles de la rive Nord.

 Exposer les manières dont nos sociétés produisent, traitent, s’approprient et transforment les restes, apparait comme un enjeu central pour le musée de société qu’est le Mucem. Cette exposition invite à un voyage autour de la Méditerranée, à la découverte des paysages, des technologies, des objets recyclés ou de deuxième vie, et surtout à la rencontre des hommes et des femmes qui gèrent nos déchets, en vivent et souvent les subissent. Il s’agit d’interroger leurs savoir-faire, leurs conditions de vie, les rapports sociaux et les conflits dans lesquels ils sont pris.

 Basée sur des enquêtes ethnographiques réalisées en Turquie, en Albanie, en Egypte, en Italie, en Tunisie, au Maroc ou dans le Sud-est de la France (Marseille et sa métropole), cette exposition a pour but de sensibiliser le public à la gestion individuelle et collective des déchets en montrant les façons dont nous les collectons, les trions, les réparons, les transformons, avec l’inventivité de la nécessité. Par les détournements ou par les traitements de haute-technologie dont ils font l’objet, les déchets donnent forme à nos paysages et à nos relations sociales.

 Le parcours permet de s’interroger sur nos modes de vie, nos modèles de consommation et de production grâce à plus de 450 objets, documents, installations, films, cartes et schémas issus des collections du Mucem et des musées d’ethnographie comme le musée du Quai Branly ou le musée de Guatelli dans la région de Parme et surtout en s’appuyant sur les documents issus des campagnes d’enquêtes-collectes1 initiées par le Mucem depuis 2014. Des dispositifs pédagogiques ont également été spécialement conçus pour les besoins de l’exposition : cartes, tableaux de classification des déchets, maquettes.
Cette exposition donne lieu à une collaboration avec le National Folk Museum de Séoul (Le Mucem et le musée national d’ethnologie de Seoul ont dès 2016 instauré un partenariat qui permettra à partir de l’été 2017 de montrer certains éléments de l’exposition du Mucem au public coréen).