Villefranche/Saône : les déchets reviennent à la maison, sous forme énergétique

Le 20/12/2016 à 22:36  

Villefranche/Saône : les déchets reviennent à la maison, sous forme d'énergie

Valorisation énergétique Un industriel et un syndicat intercommunal se sont associés au promoteur Utiade pour alimenter le Rooftop, une résidence raccordée au réseau de chaleur urbain. Livré début décembre, à Villefranche-sur-Saône, ces immeubles sont alimentés en énergie grâce à l’unité de valorisation des déchets du Sytraival, exploitée par Tiru. Une petite révolution que celle-ci qui met en évidence pour ne pas dire en valeur, l'utilité de l'inévitable production de déchets ménagers, que l'on souhaitait tant cacher... il y a encore quelques années. Au niveau des comptes, là encore, le déchet transformé créé la surprise : l'utilisation des ordures ménagères du territoire comme une énergie renouvelable locale destinée à ces habitations rend celles-ci plus accessibles financièrement que la moyenne des logements neufs...
 Livrée la première semaine de décembre 2016, la résidence Rooftop, est formée de deux bâtiments de 30 lots chacun, dont l’un est surmonté d’une vaste terrasse aménagée. Utiade, promoteur et créateur d’immobilier moderne, a conçu des espaces particulièrement conviviaux, notamment avec la terrasse partagée qui remplace les balcons (leur suppression permet de diminuer le prix des logements), tandis que l’économie porte aussi sur le système de chauffage et la consommation d’énergie (raccordés au réseau de chaleur urbain, les appartements disposent de performances énergétiques optimales). Au total, les logements sont vendus 10% moins cher que le prix du marché, à une trentaine de propriétaires privés ainsi qu’à des organismes HLM.

 Le Sytraival, syndicat du Beaujolais-Dombe (qui développe et améliore constamment son réseau de chaleur, selon un schéma directeur tenant compte de l’évolution du réseau dans les villes françaises), dont l’unité de valorisation énergétique des ordures ménagères résiduelles est exploitée par Tiru, a inauguré aujourd’hui le raccordement du Rooftop au réseau de chaleur urbain, lequel est alimenté à 85% par des énergies renouvelables (65% de l’énergie provient de la combustion des déchets, 20% d’une chaufferie à bois également exploitée par Tiru, et les 15% restants sont issus du gaz, en cas de consommation exceptionnelle).
Au risque de déranger les "zanti-incinération" et dans le contexte actuel de pollution atmosphérique, il est satisfaisant que pouvoir constater qu'un réseau de chauffage de cette sorte permet de bénéficier d'une production d'énergie centralisée, qui sous entend des traitements de fumées poussés et contrôlés (indispensables et indissociables de l'acceptabilité de l'incinération des OMR), ce qui n’est pas le cas de la plupart des chaudières individuelles. 

 C'est ainsi que la valorisation des déchets ménagers, assurée en l'ocurrence par Tiru, participe au développement de ce que l'on peut appeler "l’économie circulaire urbaine" : avec le recours aux déchets, comme énergie renouvelable, la performance économique du chauffage est notable et permet une stabilisation des coûts (ce qui satisfait les objectifs de la loi de Transition Energétique), tout en assurant une fiscalité optimale.
Si l'on raisonne de manière plus globale, il n'est pas faux de considérer que grâce à cette façon d'envisager "le déchet ménager" (résiduel, s'entend, car il n'est pas question de reléguer le recyclage), la ville de demain sera de moins en moins soumise aux aléas du prix des énergies fossiles et s’inscrira davantage dans les objectifs fixés par le Ministère de l’Environnement, visant à augmenter de plus de 50% la production de chaleur renouvelable.