Vosges : le groupe Schroll succède à Suez pour le tri des déchets

Le 15/07/2018 à 18:50  

Vosges : le groupe Schroll succède à Suez pour le tri des déchets

Ligne de tri (photo Schroll) Citraval, entreprise locale bien implantée dans la région Alsace Lorraine, vient de remporter l'appel d'offres lancé par Evodia, syndicat vosgien de traitement des déchets, le contrat liant le syndicat à l'exploitant du centre de tri Suez touchant à sa fin. Si cette annonce a généré quelque émoi aux sein des équipes travaillant au centre de tri exploité par le géant du traitement des déchets, Benoit Jourdain, président d'Evodia, tout comme Pascal Schroll, qui dirige avec son frère Vincent, l'entreprise familiale, ont tenu à rassurer : les emplois seront préservés, l'Alsacien devant renforcer ses équipes dès lors qu'il est programmé de construire un nouveau centre de tri...

 Restée familiale, l'entreprise Schroll, créée en 1892, n'a cessé de se développer, en Alsace, sa terre d'origine, mais aussi en Lorraine ; disposant d'une solide réputation, elle a progressivement étendu ses domaines de compétences aussi bien auprès des entreprises qui fournissent les déchets à recycler, qu'auprès des collectivités locales, mais a également étendu son territoire.

C'est en 2000 que la société Citraval implantée en Lorraine, à Rombas (57), intègre le Groupe alsacien ; en 2004, la filiale rachetait la société TRTG à Betting (57), puis s'implantait sur 5000 m², en 2013, à Chavelot (88), puis à Sarraltroff (57) en 2016, ceci renforçant le maillage existant.
Citraval vient de remporter le marché du tri, suite à l'appel d'offres lancé par Evodia, ce qui a suscité quelques émotions au centre de tri de Razimont récemment (re)construit (en 2015) et exploité par Suez (voir notre exposé), et pour cause : si le centre de tri ne traite pas exclusivement les déchets du syndicat vosgien, ce dernier est son client le plus important avec un peu plus de la moitié des tonnages triés chaque année. Pour l'exécution de l'ensemble de ses contrats, le centre emploie 43 collaborateurs qui craignent évidemment que la perte des tonnes à traiter par le site ne se traduise par des suppressions de postes (17 sont annoncés)... dès novembre prochain.

 Le président de l'Etablissement vosgien d’optimisation des déchets par l’innovation et l’action (Evodia), Benoit Jourdain, tout comme le dirigeant, Pascal Schroll se sont voulus rassurants : l'élu a en effet indiqué qu'une clause figurant au contrat permettra aux salariés concernés par un licenciement, de changer d'employeur, tandis que le chef d'entreprise a confirmé son besoin de personnel pour mener à bien ses projets et son engagement à reprendre les salariés qui devront quitter leur fonction à Razimont.
Le nouveau prestataire d'Evodia doit en effet, construire son propre centre de tri, à Chavelot (un site de 3 hectares d'ores et déjà équipé d'une plateforme pour traiter les déchets non dangereux) : 24 postes seraient à pouvoir, notamment pour faire tourner cette unité de tri qui nécessitera un investissement de 14 millions d'euros. Le permis de construire devrait être déposé dans les jours qui viennent ; le nouvel équipement devrait être opérationnel au cours du second semestre de l'année prochaine.

Ce n'est pas la première fois que les deux entités travailleront ensemble : le syndicat qui, depuis 2012, milite et met tout en oeuvre pour parvenir au « zéro déchet » ménager recyclable éliminé, collecte depuis 2014, les huisseries arrivant en déchetteries, afin qu'elles ne soient plus enfouies ou incinérées, mais recyclées. Dans ce contexte, un appel d'offres avait été lancé en 2016, et c'est précisément la société Citraval qui avait remporté la mise. Accompagnée par Reval Prest, une entreprise d’insertion, elle procède au démantèlement de ces huisseries afin d'en faciliter le recyclage. Le PVC est récupéré par Veka dans l’Aube, le bois par Norske Skog à Rambervillers, le verre par Girev à Châtenois et l’aluminium par Derichebourg Environnement à Golbey.